L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a vivement réagi, mardi 26 août 2025, à une publication du sénateur républicain américain Joe Wilson sur la plateforme X. Ce dernier a commenté la marche du 21 août en Tunisie en évoquant une possible « syrianisation » du pays. La centrale syndicale, ainsi que plusieurs partis politiques, dénoncent une ingérence étrangère jugée inacceptable.
La publication controversée du sénateur Joe Wilson
Le 22 août 2025, le sénateur américain Joe Wilson a publié sur son compte X un message qualifiant la marche organisée par l’UGTT le 21 août comme l’un des plus importants mouvements de protestation en Tunisie depuis plusieurs mois.
Il a ajouté une comparaison jugée déplacée, évoquant une « syrianisation » du pays, ce qui a immédiatement suscité des critiques.
L’UGTT réaffirme son rôle historique et son patriotisme
Dans son communiqué, l’UGTT rappelle qu’elle est née dans la lutte pour l’indépendance et qu’elle a toujours combattu le colonialisme, l’impérialisme, la dictature et l’injustice sociale.
La centrale syndicale affirme qu’aucune force externe ne peut mettre en doute le patriotisme de ses militants et rejette toute tentative d’instrumentalisation de son nom comme prétexte à une ingérence étrangère.
Vives réactions des partis tunisiens
La sortie de Joe Wilson a provoqué une levée de boucliers. Le Courant Populaire et Al-Watad ont dénoncé une « ingérence flagrante » dans les affaires internes de la Tunisie. Ils estiment que les propos du sénateur constituent une menace déguisée et un signe de volonté de déstabilisation.
L’UGTT insiste sur le lien indissociable entre souveraineté nationale, démocratie, libertés et justice sociale. Elle affirme que cette bataille appartient exclusivement au peuple tunisien et qu’aucune puissance étrangère ne doit interférer dans ce processus.
Joe Wilson et la Tunisie
Ce n’est pas la première fois que Joe Wilson s’en prend à la Tunisie. En janvier dernier, il avait exhorté le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, à couper toute aide financière destinée à la Tunisie dans le cadre de la révision globale de l’aide étrangère des États-Unis, déclarant alors sur X qu’il « n’y a aucune raison pour que les contribuables américains financent la Tunisie », et laissant entendre que le pays ne correspond plus aux priorités stratégiques américaines.
Quelques jours plus-tard, il revenait à la charge en accusant la Tunisie de se rapprocher du parti communiste chinois, puis en se disant « choqué » après avoir pris connaissance des lourdes peines de prison infligées à l’ancien Chef du gouvernement Hichem Mechichi et à l’ancien président du Parlement Rached Ghannouchi, dans l’affaire Instalingo, annonçant qu’il « présentera bientôt un projet de loi visant à imposer des sanctions à la Tunisie ».
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