Plusieurs médias français ont rapporté récemment l’histoire de deux couples homosexuels franco-tunisien et franco-mauricien qui ont dû fuir la Tunisie, à cause de leur orientation sexuelle.
Selon France Bleu La Rochelle, qui se réfère à Mediapart, Christophe et Mehdi d’un côté, Thierry et Yoan de l’autre, sont deux couples homosexuels, binationaux, Français et Mauricien pour l’un, Français et Tunisien pour l’autre qui tenaient un hôtel à Carthage, où les deux amis français s’étaient installé il y a environ quatre ans, avant d’être forcés de quitter la Tunisie pour s’installer en France.
En octobre 2017 le consulat de France à Tunis convoque Thierry pour lui annoncer qu’ils étaient menacés lui et son compagnon Yoan, mais aussi Christophe et Mehdi. « On allait être arrêtés très vite. Il fallait fuir la Tunisie très rapidement, pour éviter les arrestations de nuit parce qu’ils voulaient nous prendre sur le fait, en flagrant délit. » A témoigné Thierry.
Christophe explique pour sa part que « la Tunisie a mené cette enquête suite à une dénonciation. Le consulat a confirmé qu’il y avait eu une dénonciation. »
Les couples affirment aux médias français qu’ils étaient très discrets à cause des règles sociales en Tunisie. « Non, on a toujours fait très attention, parce qu’il ne faut pas choquer la population. C’est quand même un pays où il y a des règles à respecter. » A-t-on dit.
Toujours selon ces médias, Mehdi, étant tunisien risquait un traitement plus dur. « Si on dit non je ne suis pas homo juste pour se protéger, ils vont appliquer le test anal et c’est horrible. C’est-à-dire qu’on se fait violer. La police va faire exprès de publier ça. À tes proches, à ta famille juste pour t’humilier. » A-t-il témoigné.
Il faut noter que cette information a été rapportée par plusieurs médias français dont notamment FranceInfo, Sud-Ouest, le Dauphiné Libéré…
Selon l’avocat Mounir Baatour, l’association « Shams » a comptabilisé plus de 400 arrestations arbitraires d’homosexuels depuis la révolution du 14 janvier 2011 et 21 meurtres homophobes.
Pour l’année 2017, « plus de 60 arrestations pour délit d’homosexualité et des dizaines de condamnation qui varient de 4 mois à 2 ans de prison ferme » ont été enregistrées par « Shams ».
Rappelons-le, la loi tunisienne prévoit jusqu’à trois ans de prison ferme pour des actes homosexuels.