Selon des déclarations rapportées par l’agence TAP, l’avocat Ghazi Mrabet, membre de l’équipe de défense du journaliste Mourad Zeghidi, a affirmé ce mercredi que l’incarcération de son client est uniquement liée à ses analyses politiques critiques diffusées à la radio.
M. Mrabet a souligné que les propos de Zeghidi « n’ont jamais comporté d’appel à la haine ni d’atteinte à la dignité des Tunisiens », et que l’affaire de blanchiment d’argent ne repose sur « aucune preuve matérielle ».
Il a précisé que toutes les pièces présentées par la défense démontrent que Zeghidi n’a perçu aucun financement étranger. Selon lui, les accusations financières ne concernent que le non-paiement de certaines factures, une infraction qui relève du contentieux civil et non pénal.
L’avocat a estimé qu’un règlement à l’amiable aurait dû être envisagé, comme cela se fait d’ordinaire dans ce type de dossiers. Il a aussi indiqué que des perquisitions menées en mai dernier, ainsi que la saisie des téléphones de Zeghidi, n’ont abouti à aucun élément incriminant.
La défense prévoit de déposer une demande de libération provisoire dans les prochains jours.
De son côté, Fethi El Mouldi, également membre de l’équipe de défense, a rappelé que la décision d’ouvrir une enquête pour soupçon de blanchiment en décembre dernier avait été un choc, survenant alors que Zeghidi devait quitter la prison en janvier.
Il affirme que les mouvements financiers de Zeghidi depuis 2014 ont été examinés, sans qu’aucune opération suspecte n’ait été établie, s’étonnant de la manière dont l’enquête a été menée.
Zied Dabbar, président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), a déclaré que Mourad Zeghidi est « une victime du décret 54 », qu’il considère comme une menace pour la liberté de la presse. Il a réitéré l’engagement du syndicat aux côtés de toutes les voix libres.
Pour rappel, la chambre correctionnelle d’été de la cour d’appel de Tunis a réduit la peine de Zeghidi de douze à huit mois de prison le 30 juillet 2024. Incarcéré depuis le 11 mai 2023, il est poursuivi dans deux affaires liées à la diffusion présumée de fausses informations et à la diffamation à travers les systèmes d’information.