Au cœur de la commune d’Ezzahra, dans la banlieue sud de Tunis, la société « REG – Respect Environnement Group Tunisie » se distingue comme la première unité de recyclage et de valorisation des déchets de démolition et de construction en Tunisie et en Afrique, rapporte l’agence TAP.
Fondée en 2019 grâce à un partenariat public-privé, cette entreprise innovante transforme les déchets des chantiers BTP en matériaux réutilisables, contribuant ainsi à un modèle d’économie circulaire. Selon son directeur, Hamza Ben Ali, les matériaux recyclés sont proposés à des prix 30 à 40 % moins chers que ceux des carrières traditionnelles, ajoute la même source.
Dotée d’une capacité de broyage de 1000 tonnes par jour, REG a déjà commencé à travailler avec la commune d’Ezzahra et envisage d’étendre ses services à d’autres municipalités tunisiennes, tout en développant des solutions de recyclage mobiles. L’entreprise a également une portée internationale, avec une représentation à Dubaï et des partenariats en Italie et en Égypte.
Les produits recyclés, tels que les matériaux de base pour les routes, ont déjà été testés sur la Route nationale n°3. L’entreprise prévoit de se diversifier en produisant des produits préfabriqués pour les infrastructures routières. Malgré les défis liés à la réticence à utiliser des matériaux recyclés, REG continue de promouvoir les avantages environnementaux et économiques de son modèle. Elle espère également réduire les coûts logistiques en développant un concasseur mobile pour le recyclage sur site.
En Tunisie, où les déchets de construction représentent environ 13 millions de tonnes, la valorisation de ces déchets constitue une solution cruciale pour réduire la pollution et améliorer la gestion des déchets dans les villes côtières comme Tunis, Sousse et Sfax.
Le recyclage en Tunisie, longtemps sous-exploité, connaît ces dernières années un intérêt croissant, porté par une prise de conscience environnementale de plus en plus marquée. Bien que des initiatives aient existé par le passé, l’absence d’infrastructures dédiées a freiné son développement.
À travers tout le pays, plusieurs petites unités de recyclage ont vu le jour, souvent à échelle réduite, mais n’ont pas réussi à s’imposer face aux défis économiques et logistiques.