La Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), relevant de la Banque centrale de Tunisie, s’apprête à lancer, en janvier prochain, sa plateforme, baptisée « Hannibal », et destinée à contrôler les flux physiques de billets de banque étrangers.
Le secrétaire général de la CTAF, Lotfi Hachicha a, dans ce sens, annoncé, ce mercredi 16 décembre, que ladite plateforme sera lancée après « le parachèvement des dernières démarches pour sa mise en service ».
Cette plateforme sera dédiée aux échanges d’informations en temps réel à des fins de contrôle des flux physiques de billets de banque étrangers, à travers le territoire tunisien, a-t-il indiqué, lors d’un webinaire tenu par la BCT pour présenter le dernier rapport d’activité de la CTAF (2018/2019).
Lors de la présentation de ce rapport, Lotfi hachicha, a annoncé que l’équivalent de 86 millions de dinars, ont été gelés durant l’année 2020, dans le cadre de sa démarche préventive contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Ce montant représente près de 25% des sommes gelés durant la même période en 2019 puisque l’année dernière, la CTAF avait gelé des fonds d’un montant de 350 millions de dinars liés à des opérations de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, et ce suite à 22 décisions de gel d’avoirs d’individus accusés de terrorisme en application des 40 recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI).
Selon Lotfi Hachicha, la plateforme « Hannibal » permettra de se faire une idée plus précise sur la valeur totale des devises importées et non régularisées, conformément à la réglementation des changes en vigueur, sur leur utilisation dans le financement des activités illicites, sur l’identité des passeurs titulaires de déclarations en douane et les destinations privilégiées desdits fonds.
La plateforme devrait également permettre d’estimer le risque global lié au transport transfrontalier du cash en se basant sur le principe de l’approche basée sur les risques, ce qui permettra de proposer des mesures pour atténuer davantage les risques BA/FT ( blanchiment d’argent et financement du terrorisme) et affiner la coopération en la matière avec les autorités chargées de l’application de la loi et le secteur privé, rapporte l’agence TAP