Retour sur l’affaire de « conspiration contre la sécurité intérieure de l’Etat » avec une conférence de presse tenue ce mercredi 15 mars 2023 par le comité de défense des personnes accusées et arrêtées.
Ayachi Hammami dénonce
Ayachi Hammami, un des membres du comité de défense a d’abord déclaré que l’affaire est politique par excellence. Rappelant en premier lieu que ce dossier ne comporte aucune pièce justifiant les accusations portées contre les personnes arrêtées, il a déclaré que « le pouvoir a fomenté ces accusations pour saper l’opposition, n’ayant pas réussi à résoudre la crise économique et sociale qui ne cesse de s’aggraver ».
Ayachi Hammami a également tenu à rappeler que « ces personnes sont pour la plupart des activistes politiques modérés dont le discours est principalement basé sur l’émulation démocratique », selon une déclaration rapportée par l’agence TAP.
L’avocat a tout à tour, accusé le pouvoir d’être dernière ces arrestations et dénoncé « une maltraitance » des personnes placées en garde à vue et particulièrement Khayam Turki et Issam Chebbi, détenus à la prison d’El Mornaguia.
Un dossier constitué de deux procès-verbaux ?
Ayachi Hammami et Dalila Msaddek, également membre du comité, ont souligné qu’en l’absence de preuves sur des crimes ou des faits commis, l’instruction a eu recours à des témoins et des informateurs dont la crédibilité est discutable.
Autre précision de taille, l’affaire est instruite sur la base de la loi antiterroriste afin de dissimuler l’identité des témoins qui ont fait leurs dépositions cinq jours après le début des arrestations.
Selon Ayachi Hammami, « le dossier est constitué de deux procès-verbaux faisant état d’un échange de messages entre ses deux clients avec des diplomates accrédités en Tunisie, qui ne contiennent aucune preuve sur une affaire liée à la sécurité de l’Etat », a-t-il expliqué.