Est-ce une malĂ©diction ? Est-ce la rĂ©sultante de plus d’un demi-siècle de rĂ©gimes autoritaires et dictatoriaux ? Comment expliquer l’inflexible popularitĂ© d’un CaĂŻed Essebsi qui, malgrĂ© tous les dĂ©rapages et toutes les bĂ©vues, demeure adulĂ© par de larges franges du peuple ?
Est-ce parce qu’il incarne un Bourguiba intransigeant, Ă la fois condescendant et paternel ? Est-ce parce qu’il est la somme de l’esprit mĂŞme du bourguibisme qui a fait du Tunisien ce qu’il est actuellement avec ses bons cĂ´tĂ©s et ses travers ?
CaĂŻed Essebsi est plus que populaire, mĂŞme le mouvement Ennahdha a cherchĂ© Ă en faire un label, lui qui a toutes les raisons du monde pour considĂ©rer Essebsi comme un « ennemi » potentiel. Pourtant ! Si Ă Ennahdha on sait apprĂ©cier la stature de cet homme, dans une pĂ©riode aussi dĂ©licate, c’est qu’il est l’homme de la situation, celui par qui le « bon sens » et la « raison » arrivent.
La poigne, le punch et un brin de « totalitarisme ». Les Tunisiens sont-ils devenus accros de la dictature ?
Leur faut-il un homme qui ne discute pas et qui ne badine pas avec l’État et les affaires de l’État ? Qui impose le respect du bien commun et qui garantisse la bonne marche des choses avec rigueur ?
Pas mal de voix s’élèvent ces derniers temps pour rĂ©clamer un « dictateur » capable de remettre les choses en place et d’arrĂŞter les dĂ©bordements de sit-in et autres paralysies qui n’en finissent pas.
Il n’y a pas plus signifiant que le bain de foule dont a fait l’objet CaĂŻed Essebsi, aujourd’hui, Ă sa sortie des studios de la radio MosaĂŻque Fm et l’accueil chaleureux et impatient de la foule. Pourtant, il n’a pas Ă©tĂ© tendre dans son interview sur le sujet des salafistes Ă la Manouba.