C’est aujourd’hui que Ayachi Hammami, avocat, ancien ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Droits de l’homme et coordinateur du comité de défense des magistrats révoqués, comparaît, ce mardi 10 janvier 2023, devant le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis.
Une comparution qui fait suite à la plainte déposée à son encontre par la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, en vertu du décret 54.
Il est accusé d’avoir utilisé délibérément les réseaux sociaux et les systèmes de communication pour répandre de fausses informations, en lien avec une déclaration dans laquelle il a déclaré que la ministre de la Justice avait renvoyé les juges au pôle antiterroriste. Il est également accusé d’avoir tenté de nuire à la sécurité publique suite à cette déclaration.
Dans une déclaration faite aujourd’hui sur les ondes de Mosaique fm, le militant des droits de l’homme a indiqué qu’il faisait face à des accusations à caractère politique.
« Le fondement des accusations portées contre moi est politique. Ces accusations consistent principalement au fait d’avoir répandu de fausses rumeurs et d’imputer de fausses informations qui porteraient atteinte à la sécurité publique et aux personnes ».
Il risque jusqu’à 10 ans de prison et 100 mille dinars d’amende, selon ses dires. Mais, Ayachi Hammami pourra compter sur le soutien de dizaines d’avocats qui se sont portés volontaires pour défendre leur confrère, illustre militant des droits et libertés et connu pour son opposition à la dictature sous l’ancien régime.
Il pourra également compter sur de nombreuses organisations et associations de la société civile, qui ont décidé de lui apporter leur solidarité en dénonçant sa comparution pour des déclarations accordées aux médias sur les dépassements relevés dans le dossier des magistrats révoqués.