La Tunisie a repris ses négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI) concernant l’assistance financière dont elle bénéficie, a laissé entendre ce jeudi 13 février 2020, Taoufik Rajhi ministre chargé des grandes réformes auprès du chef du gouvernement.
En effet, dans une déclaration à Reuters, Rajhi a affirmé qu’après la mise en place du nouveau gouvernement, la Tunisie invitera en mars prochain une délégation du FMI pour discuter du déblocage de la septième tranche de cette assistance financière.
La Tunisie a déjà finalisé six tranches avec le FMI au titre du mécanisme élargi de crédit conclu en mai 2016, d’un montant global de 1,6 milliard de dollars, sur un total de 2,8 milliards dollars, a rappelé pour sa part le gouverneur de la Banque Centrale Marouane Abassi, lors d’une séance plénière à l’ARP, tenue le 7 février dernier.
Jérôme Vacher, représentant résident du FMI en Tunisie, avait annoncé en décembre dernier que son organisme avait suspendu l’attribution à la Tunisie d’une nouvelle tranche de crédits estimée à 1,2 milliards de dollars faute d’accélération des réformes.
« Nous avons conclu la cinquième revue en juin 2019 portant le montant déboursé jusque-là à 1,6 milliard de dollars. C’est un engagement substantiel du FMI, d’autant plus qu’il permet aussi de débloquer d’autres financements de la communauté internationale.
Cela étant, par rapport à l’enveloppe qui a été allouée initialement, ceci veut dire aussi que 1,2 milliard de dollars n’ont pu être déboursés, faute d’avancement suffisamment rapide du programme et des réformes économiques à certains moments », a-t-il déclaré.
Selon le président de la CONECT, Tarek Chérif, le FMI aurait bloqué les derniers versements parce que la Tunisie n’a pas respecté ses engagements en matière de réformes et ce blocage pourrait pousser les autres institutions de crédit à retirer leur confiance à la Tunisie.
En signant ces accords, la Tunisie s’était engagée à mettre en place un programme de réformes visant à réduire le déficit budgétaire via la stabilisation de la dette publique à un niveau inférieur à 70% du PIB en 2020 et le maintien du taux d’inflation à moins de 4%.