Le comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a annoncé que Mustapha Khedher a été accusé par le juge d’instruction numéro 12 de meurtre avec préméditation.
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 10 janvier 2019, le comité a fait savoir que des documents et des enregistrements, trouvés dans la chambre noire du ministère de l’Intérieur, ont été examinés par les autorités judiciaires. Ces documents prouvent, selon les membres du comité, l’existence d’un appareil secret du mouvement Ennahdha, dirigé par Mustapha Khedher.
Rappelons qu’en novembre dernier, le dirigeant au sein de Nidaa Tounes, Abdelaziz Kotti avait déclaré que le président de d’Ennahdha a souhaité voir partir le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, non pas parce qu’il est corrompu, mais parce qu’il a refusé d’accorder une amnistie à Mustapha Ben Khedher, accusé dans l’affaire de « l’appareil secret du mouvement Ennahdha ».
Pour sa part, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait commenté l’affaire de l’appareil secret formé par son parti.
«L’accusation de formation d’un appareil de sécurité parallèle est une méthode d’oppression classique utilisée par le régime de Ben Ali pour réduire au silence l’opposition», avait il déclaré, évoquant les procès auxquels son parti avait été soumis sous le prétexte de mettre en place des appareils de sécurité secrets.
Ghannouchi s’était étonné de voir «les mêmes partis qui ont lancé ces campagnes continuer d’appliquer la même stratégie de Ben Ali», notant que «c’est une preuve de leur rejet de la concurrence politique avec le mouvement Ennahdha et de leur incapacité à ‘l’égaler’. »