Quelques heures après l’annonce du report de la grève générale prévue dans le secteur agricole, le président Kaïs Saïed a reçu hier, mercredi 16 juillet, au palais de Carthage le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, pour donner le ton : réformer les caisses sociales en profondeur et replacer la justice sociale au cœur du projet national.
Cette réaction présidentielle intervient dans un contexte de dialogue social actif, marqué par la persistance de revendications professionnelles et l’examen de plusieurs dossiers économiques sensibles.
Un compromis syndical provisoire
La grève, initialement prévue pour ce mercredi 16 juillet, a été reportée au 20 août à la suite d’une réunion de conciliation tenue le matin même au ministère des Affaires sociales, en présence des représentants syndicaux et des directions concernées. Selon l’UGTT, plusieurs engagements ont été pris :
- Transmission à la présidence du gouvernement des projets d’organisations de base pour les établissements agricoles, avant fin août ;
- Adoption des textes d’ici fin 2025, selon un calendrier progressif ;
- Réunion prévue le 15 août pour examiner les primes de productivité de l’Office des céréales (2021–2023) ;
- Revalorisation des chèques-repas et traitement des dossiers des travailleurs précaires dans les domaines domaniaux ;
- Saisine de la Kasbah le 17 juillet pour fixer une réunion de suivi.
Le Président précise le cadre
Reçu dans l’après-midi, le ministre a entendu des instructions présidentielles fermes : revoir de manière « radicale » le fonctionnement des caisses sociales pour qu’elles retrouvent leur équilibre et leur rôle. Le président a insisté sur la nécessité de repenser les politiques sociales :
« Le rôle social de l’État n’est ni une faveur ni une grâce, mais un droit légitime qui appelle une pensée nouvelle et des méthodes d’action novatrices », a-t-il déclaré.
S’il n’a pas directement pesé sur le compromis syndical, le président a réagi en posant un cadre stratégique plus large, signalant que les avancées sociales doivent s’inscrire dans une politique de réforme cohérente et soutenable.
En filigrane, la présidence rappelle que la stabilité sociale passe par une vision d’ensemble et non par des réponses fragmentées.
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