Embouteillages à toute heure, klaxons incessants, piétons bloqués au bord de routes saturées : le quotidien des habitants de l’Aouina, Hay Wahat et Hay Salama vire au cauchemar. Dans ces quartiers en pleine expansion, les constructions d’immeubles flambant neufs se multiplient… sans que les infrastructures routières ne suivent.
Depuis quelques années, cette zone autrefois semi-rurale est devenue l’un des points chauds de l’immobilier dans la capitale et abritent désormais des dizaines de milliers de familles. En effet des milliers de nouveaux résidents y ont élu domicile. Résultat : une densité de population qui explose, sur des routes qui, elles, n’ont pas bougé d’un centimètre depuis des décennies.
Certaines routes à double sens n’ont même pas de trottoir, et c’est le seul accès pour sortir du quartier. Le matin, les bouchons commencent dès 7h et ne se résorbent qu’après 10h. Le soir, c’est pire. À cela s’ajoutent les stationnements anarchiques, les rues barrées par des travaux, et l’absence criante de feux tricolores ou de giratoires bien pensés.
L’expansion immobilière fulgurante n’a pas été accompagnée d’une planification urbaine sérieuse. Chaque mois, de nouveaux immeubles voient le jour, avec parfois plus de 40 appartements chacun… et souvent, à peine une dizaine de places de parking. Où vont les voitures restantes ? Dans la rue, bien sûr, aggravant encore les goulots d’étranglement.
Sans intervention rapide, la situation risque d’empirer. Non seulement pour les résidents, mais aussi pour les commerces et écoles qui peinent à fonctionner dans ces conditions. L’Aouina et Hay Salama symbolisent aujourd’hui un mal tunisien plus large : celui d’une urbanisation effrénée, où le béton va plus vite que le bon sens.