Anonymous, les plus célébres des « anonymes » de la planète. Justiciers des temps modernes, ce groupe d’Hacktivistes a fait trembler plus d’un gouvernement. Derrière leurs masque inspirés du film « V for Vendetta », ils militent pour un monde meilleur, un monde sans censure et où la liberté d’expression n’est pas menacée. Ils fascinent au point d’en intriguer plus d’un. Certains les voient comme une menace pour la société au travers de leur organisation opaque mais la majorité les perçoit comme de glorieux activistes ayant participé à faire débuter des révolutions comme pour la Tunisie et à lever le rideau sur la politique de censure de certaines administrations.
Très soucieux de garder le mystère entier autour de leurs identités, ils communiquent par l’intermédiaire d’un canal IRC (Internet Relay Chat) et un site AnonNews.org afin de diffuser leurs communiqués de presse. Rares sont ceux qui ont droit à la précieuse invitation pour accéder à leur canal privé, le vrai Q.G des opérations et prises de décision des sites à attaquer. Leur arme de combat est toute simple: les attaques DoS (attaque par déni de service), des attaques ayant pour but de rendre indisponible un service, et ce, en l’inondant de requêtes.
Mis aux devants de la scène mondiale suite à l’affaire de la censure du site Wikileaks pour avoir révélé des câbles diplomatiques tenus top secret, la sucess story d’Anonymous continue son parcours avec les révolutions arabes. Le gouvernement tunisien a été le premier a se retrouver dans le collimateur du groupe.
Les sites gouvernementaux ainsi que les sites des proches du président déchu sont tombés face aux attaques massives de tous les coins du monde. C’est à ce jour que la jeunesse tunisienne avide de liberté est « tombée sous le charme » de ces activistes. Leurs caractères clandestins et interdits par la loi ont alimenté d’autant plus cette fascination. Lors de leurs attaques, la majorité des photos de profils sur Facebook ont été changées pour devenir soit un masque représentant Anonymous ou bien la bannière de l’opération lancée par ces derniers: Operation Tunisia. Des vidéos de soutien mettant en scène des messages à l’attention des Tunisiens de la part d’Anonymos apparaissaient petit a petit sur facebook. Les premiers signes révélateurs du bras de fer lancé par les jeunes tunisiens au tant redouté « Ammar » sont là.
Les hostilités ont été lancées la nuit du 2 Janvier 2011. Les étudiants d’informatique et les passionnés étaient scotchés à leurs ordinateurs afin de voir l’avancement de l’opération lancée par Anonymous et aider à faire tomber les sites .gouv.tn. La réponse de Ammar 404 ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement tunisien connu pour être un Etat policier et un ennemi d’Internet a lancé une opération d’usurpation d’identité (phishing) des pages Facebook et comptes email Yahoo, Gmail et Hotmail des activistes tunisiens. Mais c’était sans compter sur le soutien d’Anonymous qui ont développé un script afin de contrer ces attaques. Le soutien a été sans faille. La semaine qui a précédé le fameux discours du 13 Janvier, jour où la censure sur tous les sites a été levée, Anonymous ont affiché un soutien sans faille au peuple tunisien. Nuit du sacre, l’État a flanché et c’est finalement la liberté d’expression qui a triomphé.
L’engouement et la fascination restent intactes. On ne cesse de parler d’eux comme des héros et on leur rend même hommage par conviction qu’ils ont fait partie intégrante de la révolution tunisienne. Des ateliers lors de journées de clubs universitaires leurs sont consacrées. Des ateliers sont orchestrés afin de mettre en scène le concept du phishing (usurpation d’identités) ou bien les attaques DDoS organisées avec le soutien d’activistes tunisiens pour expliquer au grand public ce qui s’est passé lors du mois de Janvier dernier. En moins technique, des clubs projettent même le film « V for Vendetta » suivi d’un débat pour donner la parole aux jeunes afin de s’exprimer sur ces justiciers de la décennie.
Ils l’ont toujours dit, Anonymous est un groupe qui milite pour la liberté d’expression et non le terrorisme cyberspace. Leurs « sit-in virtuels » ont été l’essence de la révolution tunisienne. Ils ne cherchent ni gloire ni argent et c’est peut-être ça qui a renforcé l’admiration que leur vouent les jeunes tunisiens. Rebelles mais surtout libres ils resteront.