L’information est tombée hier soir comme un couperet. Selon une dépêche de la TAP publiée hier, tard dans la nuit, et reprise aujourd’hui par la radio et certaines revues électroniques, une trentaine de barbus ont agressé deux touristes français accompagnés d’un guide alors qu’ils étaient de passage devant la mosquée SIDI ALI BEN SALAH au Kef. D’après la même source, un groupe de salafistes a pris d’assaut, une semaine auparavant, la mosquée SIDI ALI BENSALAH où ils avaient accroché le drapeau noir et blanc au bout de son minaret et ont appelé au Jihad. Il a fallu l’intervention de la police et des autorités pour les en dissuader.
Cette information vient d’être démentie par le ministère de l’Intérieur qui dans un communiqué de presse diffusé ce soir, a fait savoir que l’origine des faits réside dans une dispute entre le guide et d’autres personnes et que les touristes français n’ont pas été agressés.
Ce démenti ne doit pas s’arrêter au stade du communiqué et doit être suivi de plusieurs autres mesures d’abord pour éclairer comme il se doit l’opinion publique sur ce qui s’est réellement passé ensuite pour rassurer la société civile qui a subi un traumatisme de plus à l’annonce de cette information, qualifiée par les autorités de fausse et mensongère, et enfin pour arrêter ceux qui ont commis l’agression et les traduire devant le juge pour atteinte à l’ordre public.
Par l’image et par le son, le tunisien a besoin de connaître les circonstances qui ont conduit à cette agression où une trentaine de personnes se sont attaquées sauvagement à un guide touristique, le dénommé Ahmed HAMMAMI, et endommagé le véhicule de l’un des touristes qui étaient en sa compagnie.
Dans sa plainte déposée au poste de police, le guide a déclaré que ses agresseurs dont il reconnait quelques uns, l’ont taxé de mécréant et d’impie. Est-ce la raison pour laquelle ils l’ont agressé ? Si c’est le cas, surtout que les agresseurs sont des présumés salafistes qui ne sont pas à leur première manifestation de force, l’acte n’a rien d’une dispute ou d’un règlement de compte entre personnes en mésentente. Il s’agit bel et bien d’une violence politique à l’instar de plusieurs autres actes similaires qui empoisonnent l’existence et qui constituent une menace sur l’ordre public, la sécurité des citoyens et l’intérêt général.
Pas plus tard que le 6 courant, rapporte Kapitalis, des barbus à Sejnane se sont attaqués à des étudiants de l’Institut des sciences biologiques appliquées qui étaient en excursion. Des forces de la police étaient sur les lieux à observer la scène sans réagir, probablement par ce qu’ils n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a ramené l’agression à une affaire de drague qui s’est terminée par une bagarre entre les étudiants et les dragueurs.