Plus de quatre ans et demi après, l’affaire Omar Laabidi n’a toujours pas livré son verdict ! Après quatre audiences déjà reportées, le Tribunal de première instance de Ben Arous tiendra une cinquième audience, demain, jeudi 20 octobre 2022.
C’est l’avocat Toumi Ben Farhat, un des avocats du comité de défense d’Omar Laabidi, qui en fait l’annonce sur sa page Facebook, rappelant que l’audience de demain sera décisive.
L’avocat révèle également le contenu d’une lettre que la mère du jeune homme, Wassila Laabidi, a envoyé à la présidence de la République, mais restée jusqu’à ce jour sans réponse. Il indique au passage que les témoins dans cette affaire ont été victimes de harcèlement.
Rappelons que 14 agents de sécurité sont accusés d’homicide involontaire et de non-assistance à personne en danger dans l’affaire de la noyade du jeune Omar Laabidi.
Omar Laabidi est décédé le 31 mars 2018 à l’âge de 19 ans à l’issue de la rencontre de Ligue 1 ayant opposé le Club Africain à l’Olympique de Médenine à Rades et a été repêché le lendemain du oued Meliane.
Il était tombé dans l’oued suite à une bagarre entre deux groupes de supporters dans les gradins en tentant de fuir les forces de l’ordre qui sont intervenues pour séparer les deux groupes belligérants et les ont pourchassés jusqu’à l’extérieur du stade. Malgré les recherches lancées le supporter était porté disparu et son corps n’avait été retrouvé que le lendemain, le 1er avril 2018.
En juillet 2018, Maître Toumi Ben Farhat, révélait que les deux rapports des médecins légistes confirmaient qu’Omar Laabidi avait été agressé physiquement avant de mourir noyé, évoquant des coups de matraque, qu’aurait reçus le jeune homme.
Rappelons que selon la version de son frère qui avait fait des déclarations à plusieurs médias, « les policiers pourchassaient des supporters aux environs du stade de Rades et ont forcé Omar à sauter dans l’oued », indiquant au passage que plusieurs amis de son défunt frère ont été témoins des faits et qu’une personne a même filmé la scène mais a été forcée par les policiers de supprimer la vidéo prise.
« Mon frère s’est rendu, les policiers l’ont battu et l’ont poussé à sauter dans l’oued alors qu’Omar leur avait dit qu’il ne savait pas nager… », a-t-il dit et d’ajouter que « le policier lui a répondu : vas-y apprends à nager ».