Après trois audiences, le verdict du procès de Nessma TV a Ă©tĂ© annoncĂ© aujourd’hui, jeudi 3 mai 2012, une date qui coĂŻncide avec la JournĂ©e Mondiale de la libertĂ© de la presse.
Nabil Karoui a Ă©copĂ© de 2400 dinars d’amende pour la diffusion d’un film de nature Ă nuire Ă l’ordre public et aux bonnes mĹ“urs et Ă©chappe ainsi Ă la prison comme il a Ă©tĂ© souhaitĂ© par ses dĂ©tracteurs.
Quant à Nadia Jamel, présidente de l’association «Image et parole» qui a assuré le doublage du film contesté et Hédi Boughnim, responsable du service de visionnage, ils ont écopé chacun d’une amende de 1200 DT.
Ce 3 mai, la JournĂ©e Mondiale de la libertĂ© de la presse tombe Ă point nommĂ©, car certains y voient un «relâchement» de la position du gouvernement sur les sujets qui touchent Ă l’Islam, leitmotiv du parti Ennahdha. Les plus modĂ©rĂ©s y voient dans ce verdict un pas gagnĂ© pour garantir la dĂ©mocratie.
Toutefois, pour ceux dont le procès de «Nessma» est devenu synonyme de combat pour la libertĂ© d’expression ; Pour la classe laĂŻque tunisienne, comme pour Amnesty International, qui a demandĂ©, auparavant, la levĂ©e des charges pesant contre le directeur de la chaĂ®ne, ce verdict reste un point noir en cette JournĂ©e Mondiale de la libertĂ© de la presse.
La diffusion du long mĂ©trage « Persepolis, vendredi 7 octobre 2011, avait provoquĂ© une vague de colère parmi les Tunisiens et a valu Ă la chaĂ®ne Nessma une attaque enragĂ©e d’environ 200 islamistes et Ă Nabil Karoui de prĂ©senter ses excuses au peuple tunisien.
Nabil Karoui a également été victime d’agressions à son domicile qui a été « envahi » par des énergumènes. Les inculpés avaient été arrêtés puis relâchés cinq jours plus tard avec une amende de 9,600 D. Le lendemain, deux voitures étaient incendiées devant le domicile du patron de Nessma TV, Nabil Karoui.

