En réponse à un article publié dans The Guardian, intitulé « Le FMI a étouffé la Tunisie. Ce n’est pas étonnant que les gens protestent » et écrit par la co-fondatrice de l’Observatoire Tunisien de l’Economie Jihen Chandoul, le Fonds Monétaire International a réagi.
« La frustration de Jihen Chandoul à propos des conditions économiques en Tunisie est compréhensible, mais ses allégations sont déplacées », a annoncé le porte-parole du FMI, Gerry Rice.
Dans un communiqué publié jeudi 18 janvier, Rice a expliqué que « la fragilité économique de la Tunisie n’est pas uniquement la résultante de chocs externes (tels que les attentats terroristes ou la faible croissance en Europe), mais aussi de son modèle de patronage public: le secteur public fournit un emploi sur cinq.
Avec sa masse salariale démesurée – parmi les plus élevées du monde, représentant près de la moitié du PIB -, ce modèle n’est pas viable et s’est fait au détriment des programmes sociaux pour les personnes vulnérables ».
« Les emplois et l’équité viendront avec la croissance économique. La croissance s’accompagnera d’une amélioration de la confiance des entreprises et des investisseurs, qui viendra à son tour une fois que la Tunisie aura réduit ses déficits et maîtrisé la dette et l’inflation.
C’est justement ce qui sous-tend le budget 2018 du gouvernement qui, en plus de renforcer les recettes fiscales, vise à financer les retraites sur une base plus durable, à maintenir les niveaux d’investissements publics et à augmenter les dépenses consacrées aux programmes sociaux.
Le FMI ne préconise pas l’austérité. Nous préconisons des réformes bien conçues, bien appliquées et socialement équilibrées. Nous avons constamment souligné la nécessité de répartir équitablement le fardeau de l’ajustement et de protéger les classes les plus vulnérables de ses effets.
Cela comprend le maintien des subventions sur les produits alimentaires de base; l’augmentation des taxes sur les produits principalement consommés par les plus aisés; le renforcement de la collecte des impôts; la répression de l’évasion fiscale; et la veille sur la réduction des salaires via les départs volontaires et les retraites anticipées, et les licenciements obligatoires », indique le communiqué.
Le porte-parole du FMI ajoute que les réformes économiques sont essentielles pour atteindre la croissance et l’équité que le peuple tunisien exige à juste titre.
We recognize the frustrations of the Tunisian people. We do not want austerity, we want socially balanced reforms. #MENA pic.twitter.com/7TcurlFGnJ
— Gerry Rice (@IMFSpokesperson) 18 janvier 2018