Discours inattendu, menaces et colère… Kais Saied s’est adressé aux Tunisiens mercredi en fin de soirée pour annoncer, probablement, la couleur de la prochaine phase politique.
On l’a tous vu, Kais Saied a haussé le ton lors d’une réunion avec des ministres et de hauts responsables sécuritaires et militaires. Si pour le locataire de Carthage la situation est devenue insupportable notamment en ce qui concerne les cas d’atteinte au prestige de l’Etat, certains observateurs de la scène nationale pensent à l’acte III.
Au fait, Kais Saied, furieux, évoque un complot contre la sureté de l’Etat et des tentatives de complotisme avec l’étranger. Les accusations sont graves et les menaces sont de taille, le chef de l’Etat passera certainement à l’acte, mais comment va-t-il procéder ?
Jusque-là, le président de la République ne peut pas compter sur le pouvoir judiciaire pour réaliser ce qu’il appelle la purification de l’Etat. En effet, à maintes reprises il a appelé les juges à assumer toutes leurs responsabilités dans la poursuite des corrompus, mais aucun résultat palpable n’a été enregistré à part quelques mise en détention puis remise en liberté de leaders islamistes.
Comment va-t-il donc opérer ? L’acte III inclura-t-il des arrestations et des poursuites directes de la part de l’appareil sécuritaire ? Certains pensent que le discours d’hier aurait donné le coup d’envoi d’un nouveau coup de force de la part du président de la République qui finira par l’arrestation d’opposants politiques en dépit de la grande pression exercée par les forces internationales, dont notamment Washington.