Le Conseil supérieur de la sécurité s’est réuni ce jeudi 29 mai 2014, au Palais de Carthage sous la présidence de Moncef Marzouki, Mehdi Jomaa et Mustapha Ben Jaafer et ce, deux jours après les attaques terroristes qui ont visé le domicile du ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou et qui ont coûté la vie à quatre agents sécuritaires à Kasserine.En présence des ministres de la Défense nationale, de l’Economie et des Finances, du secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et plusieurs représentants de la haute hiérarchie sécuritaire et militaire, cette réunion a été consacrée à l’examen du dossier de l’opération terroriste.
Réunion au cours de laquelle des mesures préventives ont été prises, notamment aux plans juridique et sécuritaire en matière de lutte contre le terrorisme, a indiqué à l’issue de cette réunion, le ministre délégué chargé de la sécurité, Ridha Sfar, dans une déclaration à l’agence TAP.
Mesures dissuasives
D’après Ridha Sfar, des «mesures dissuasives» vont être prises notamment au vu de la situation en Libye et de ses conséquences pour la situation intérieure en Tunisie, d’autant qu’un possible afflux massif de réfugiés libyens en Tunisie pourrait constituer une menace pour sa sécurité et sa stabilité, a-t-il dit.
Le ministre chargé de la sécurité a en outre souligné l’impératif d’une «cohésion nationale forte» face au péril terroriste, faisant état de «la nécessaire mise en place de mesures importantes pour remédier aux lacunes au niveau sécuritaire».
Grenades éclairantes et mitrailleuses modernes
Rappelons que selon de nouvelles données rapportées par Sofiène Selitti, porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, le groupe terroriste ayant exécuté l’attaque terroriste se compose de 15 à 20 éléments armés dont certains ont participé à l’attaque et l’assassinat de 8 soldats de l’Armée Nationale en juillet 2013. Ces éléments font partie de la brigade « Okba Ibn Nafaa » retranchée au mont Chaâmbi et entretiennent des liens étroits avec l’organisation terroriste d’Al-Qaida au Maghreb islamique.
Ce groupe était subdivisé en 3 factions lors de l’attaque. Vêtus d’habits verts, ils se sont faufilés du mont Chaâmbi à travers le mont Saloum proche de la ville de Kasserine à l’aide de grenades éclairantes et autres assourdissantes pour préparer le terrain et faire peur aux habitants du quartier. Ils étaient équipés de mitrailleuses modernes et avaient deux véhicules qu’ils avaient confisqués à des citoyens.
Toujours selon Sofiène Selitti, un premier groupe a attaqué les gardes du domicile du ministre de l’Intérieur, le deuxième a pris pour cible une patrouille de la police de la route alors que le dernier groupe était chargé de sécuriser le terrain pour le retrait du groupe qui pourrait avoir en son sein des éléments algériens.
Menace de kidnapping
contre l’épouse Ben Jeddou
Sofiene Selliti a, par ailleurs, indiqué que l’un des frères des terroristes ayant participé à l’attaque contre le domicile du ministre de l’Intérieur, avait menacé de kidnapper l’épouse de Lotfi Ben Jeddou et que cette menace avait été détectée deux mois auparavant par les services de sécurité à Kasserine lors d’une conversation téléphonique entre le terroriste et son frère résidant, accusé à son tour de terrorisme.
Avec TAP