Dans une interview accordée, aujourd’hui, au quotidien Assabah, le ministre de l’Industrie, Kamel Ben Nasser, a estimé que la suppression de la subvention sur les hydrocarbures constituerait une bonne décision.
Le bénéfice financier de cette levée de la subvention sera la mobilisation de ressources supplémentaires à hauteur de 450 millions de dinars, a-t-il ajouté. Kamel Ben Nasser a indiqué, ainsi, que la production pétrolière de la Tunisie est insignifiante par rapport à ses deux voisins, l’Algérie et la Libye.
«Nous produisons entre 80 et 90 mille barils de pétrole par jour», a-t-il affirmé, tout en indiquant que l’Etat obtient entre 75 et 79 barils de pétrole sur 100 des puits sous exploitation étrangère.
La réforme du système de subvention tunisien est une des mesures exigée par le Fonds monétaire international (FMI), après l’octroi d’un prêt de 1,7 milliards de dollars en faveur de la Tunisie, en juin 2013.
En septembre de la même année, le ministre des Finances de l’époque, Elyès Fakhfakh avait expliqué que les deux tiers des subventions sont engloutis par les énergies et les hydrocarbures.
Cette intervention du ministre de l’Industrie, Kamel Ben Nasser, s’inscrit, donc, dans la lignée des mesures exigées par le FMI, certes libératrices des finances de l’Etat, mais dont le coût social est incommensurable.
Pour amortir l’accueil populaire de ces réformes futures, le FMI explique, ainsi, qu’il appelle à ce que le système de subventions soit révisé de manière à profiter davantage aux catégories sociales les plus défavorisées.
Comme pour l’âge de la retraite – qui pourrait être avancé jusqu’à 62 ans -, le gouvernement actuel en est à son deuxième ballon d’essai, destiné plus à préparer la population à ces réformes drastiques qu’à la sonder.
Dos au mur après l’accord sur le prêt du FMI, l’Etat tunisien s’est laissé dicter le chemin à suivre, qu’importent les conséquences, et particulièrement, les effets néfastes d’une politique d’austérité dont des responsables du FMI lui-même, reconnaissent l’impact négatif sur l’économie du pays visé.