Comme nous l’annoncions dans un article antérieur, une vente aux enchères d’objets historiques est prévue demain à Monaco, avec parmi les lots, une émeraude qui était à l’origine sertie dans le ceinturon d’apparat des beys de Tunisie.
Le consul de Tunisie à Nice en première ligne
Alertés, les services de l’ambassade tunisienne en France devraient agir en référé et prendre toutes les dispositions légales auprès de la Principauté de Monaco en vue de prendre des mesures conservatoires et empêcher cette vente d’une pièce historique tunisienne de la fin du dix-neuvième siècle.
C’est le consul de Tunisie à Nice qui devrait être en première ligne dans cette affaire. Ce consul est en effet l’agent diplomatique tunisien en Principauté de Monaco.
La famille beylicale réagit
Par ailleurs, des membres de la famille beylicale sont intervenus auprès de l’ambassadeur de Tunisie en France pour le sensibiliser à l’importance de la question et au caractère unique de ce bijou royal. En ce sens, notre source nous précise quatre points majeurs en ce qui concerne cette émeraude :
La tenue d’apparat dont la ceinture aux émeraudes faisait partie se transmettait de souverain à souverain. En d’autres termes, elle ne constituait pas un bien privé mais faisait bien partie du Domaine de la Couronne.
A l’abolition de la monarchie en 1957, le Domaine de la Couronne a été absorbé par le Domaine de l’Etat. De la sorte, cette émeraude appartient bien à l’Etat c’est à dire à la Tunisie et donc à tous les Tunisiens.
Une émeraude synthétique au Trésor public…
3. A propos de l’inventaire de la Trésorerie générale que nous évoquions dans notre précédent article, notre source précise que l’inventaire de 1995 ( et non 1992, comme nous l’avions écrit) indique que l’émeraude conservée par le Trésor est un faux bijou, une pièce synthétique. Ce qui repose la question de la disparition des pièces authentiques dans la confusion savamment entretenue qui avait accompagné le changement de régime en 1957
4. La Trésorerie générale de Tunisie conserve certains biens de la couronne et certains biens privés de la famille beylicale qui avaient été confisqués. Le ceinturon royal et tous les autres objets figurent dans l’inventaire sous le numéro 130b/31. Toutefois, les émeraudes conservées sont donc indiquées comme synthétiques.
Un dossier complexe toujours en attente
Cette affaire qui vient de connaitre un rebondissement avec la prochaine action en référé devrait enfin permettre de rouvrir une fois pour toutes le douloureux et complexe dossier des biens de la couronne tunisienne dont certains auraient été usurpés par des spoliateurs qui comptaient parmi les barons du nouveau régime de 1957.