L’affaire Lotfi Naguedh prendrait-elle une autre tournure plus sérieuse aujourd’hui et les institutions joueront-elles enfin leur rôle de sanctionner tous ceux qui transgresseraient la loi ?
On peut le souhaiter dans la mesure où les présumés coupables de l’assassinat du secrétaire régionale de l’Union des Agriculteurs Tunisiens, proche de Nidaa Tounès, le défunt Lotfi Naguedh ont été interrogés aujourd’hui par le juge d’instruction de Tataouine, là où il avait trouvé la mort sous les coups furieux et incontrôlés de membres présumés du fameux comité de protection de la révolution, proche du parti Ennahdha
Deux personnes ont été interrogées hier, 9 novembre, durant cinq heures par les autorités judiciaires compétentes qui ont ensuite décidé de livrer un mandat de dépôt envers les présumés coupables (on les traite de présumés coupables jusqu’à ce que leur culpabilité soit prouvée) en attendant de poursuivre leur instruction avec les sept autres personnes impliquées et arrêtées lors de ce lâche assassinat
Ces deux personnes interrogées ne sont autres que le président de la ligue de protection de la révolution, le sieur Said Chebli, et son secrétaire général Sadok Doghmani, alors que les autres personnes impliquées dans cet « attentat » seront entendues mardi prochain, ayant entre temps fait l’objet d’un mandat de dépôt
Il s’agit d’une excellente initiative des institutions judiciaires qui sont les seules garantes, indépendamment de ceux qui gouvernent, des droits des citoyens quant à leur sécurité et à celle de leurs biens
Car, l’édification d’une démocratie réelle passe nécessairement par une justice qui rende leurs droits aux citoyens menacés ou ayant été l’objet d’abus ou d’injustices de la part d’autrui…