Ridha Zaghdoud, porte parole de la Direction générale des établissements pénitenciers, a affirmée à l’agence TAP que le nombre des personnes en attente de procès dans les prisons dépasse celui de détenus déjà condamnés. Cela fait augmenter la surpopulation carcérale jusqu’à près de 200% dans certaines prisons.
Le taux de détention provisoire atteindrait selon monsieur Zaghdoud, près de 60%. Ces chiffres ont une influence directe sur les conditions de vie, déjà difficiles, au sein des prisons tunisiennes.
25.000 prisonniers dont 8000 pour usage de drogue
En 2014, on comptait près de 25.000 personnes en prison en Tunisie, dont environ 8000 pour usage de drogue.
Selon un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies datant de 2014, la surpopulation est mesurée en fonctions des lits et non pas en fonction de l’espace de vie attribué à chaque détenu.
[quote_box_center]En Tunisie, il existe 27 prisons, 13 et centres de réhabilitation, dont 19 sont à l’origine destinées à servir de prison de détention préventive et 8 de prisons d’exécution. Dans certaines prisons, deux ou plusieurs détenus dorment à tour de rôle sur le même lit ; et quand les lits ne sont pas disponibles, les détenus peuvent dormir par terre.[/quote_box_center]
La garde à vue dans des conditions déplorables
Human Right Watch a publié un rapport en 2015 sur les conditions des gardes à vues qui, elles aussi, laissent à désirer.
[quote_box_center]Les chercheurs de Human Rights Watch ont visité le centre de détention de Bouchoucha trois fois, et ont compté, dans une même cellule de neuf mètres de long sur six de large, 21 détenus lors de leur première visite, puis 45 à la seconde visite, et 50 la troisième fois.[/quote_box_center]
Au manque de place s’ajoute le manque de nourriture, les sanitaires vétustes pour les gardes à vues et les détentions. Quand aux prisons, elles mélangent des détenus ayant commis des délits mineurs et ceux ayant été condamnés à des peines lourdes, selon le rapport de l’ONU publié en 2014.
Elodie Potente