Ce matin, on ne parle que de la lettre envoyĂ©e, hier, par Belhassen Trabelsi, dans laquelle il exprime ses regrets pour tous les torts qu’il a causĂ©s au peuple tunisien et demande par la mĂŞme, Ă ce dernier, pardon. La lettre qui est confirmĂ©e par son avocat, Me Mohamed HĂ©di Lakhoua, suscite beaucoup d’interrogations.
Rappelons que Belhassen Trabelsi, rĂ©fugiĂ© au Canada, depuis le 20 janvier 2011, après sa fuite de Tunisie, devra se prĂ©senter devant la Commission de l’immigration et du statut de rĂ©fugiĂ© le 23 avril, a rapportĂ©, le 1er fĂ©vrier 2012, Radio-Canada.
La mĂŞme source avait dĂ©jĂ indiquĂ©, le 27 janvier 2011, que Belhassen Trabelsi, a perdu son statut de rĂ©sident permanent, car il «n’aurait pas respectĂ© certaines conditions, comme celle de sĂ©journer au pays pendant au moins deux ans sur une pĂ©riode de cinq ans». Deux jours après, Belhassen a rĂ©clamĂ© le statut de rĂ©fugiĂ© politique. Une information confirmĂ©e par le ministre des Affaires Ă©trangères du Canada, Lawrence Cannon. Et ce, malgrĂ© que la Tunisie a exigĂ© l’extradition de B. Trabelsi oĂą il est condamnĂ© Ă , au moins, 15 ans de prison par contumace par le tribunal de Tunis.
Ă€ quelques jours de son audition devant la Commission de l’immigration canadienne, Belhassen a-t-il Ă©tĂ© informĂ© par ses avocats qu’Ottawa ne voulait pas de lui ? Donc, il devait trouver un autre refuge, un autre pays hĂ´te, mais certainement pas la Tunisie. Sa lettre d’excuses ne serait-ce qu’une façon dĂ©tournĂ©e pour tâter le terrain?
En AmĂ©rique du Sud, le Venezuela, peut ĂŞtre un bon candidat. D’ailleurs, le quotidien tunisien Echourouk avait rapportĂ©, le 21 dĂ©cembre 2011, que Belhassen Trabelsi avait dĂ©jĂ quittĂ© le Canada pour aller se rĂ©fugier au Venezuela. Information, Ă l’Ă©poque, dĂ©mentie par la Gendarmerie royale du Canada, mais une rumeur qui nous laisse bien imaginer les options de refuge dont peut bĂ©nĂ©ficier Belhassen, car il aurait transfĂ©rĂ© une grande partie de ses biens dans les paradis fiscaux.
Cette lettre, qui survient quelques jours après l’annonce de la sortie d’un livre Ă©crit par Leila Ben Ali, serait-elle un nouveau moyen pour tâter le poul du gouvernement ? En tout cas, cette lettre fait bien les affaires d’Ennahdha puisqu’elle lui offre un rĂ©pit Ă©tant donnĂ© que les excuses de BT, vont dĂ©sormais occuper le haut du pavĂ© et alimenter les polĂ©miques au dĂ©triment des vrais problèmes socio-Ă©conomiques que traverse notre pays.

