Ă€ cĂ´tĂ© des rĂ©vĂ©lations d’Anonymous, qui ont portĂ© cette fois-ci sur des PV de rĂ©unions, retraçant la position d’ENNAHDHA sur certaines questions dĂ©licates, comme les agressions dont ont Ă©tĂ© victimes des dĂ©putĂ©s de l’opposition Ă leur entrĂ©e au siège de l’AssemblĂ©e constituante ou l’expulsion par le prĂ©sident de l’assemblĂ©e de deux dĂ©putĂ©s d’EL ARIDHA, la journĂ©e d’hier a Ă©tĂ©, aussi, marquĂ©e par l’intervention de Hamadi Jebali lors de la 6ème confĂ©rence de l’organisation mondiale du tourisme, tenue Ă Djerba.
Dans son allocution, Hammadi Jebali a dit qu’il n’existe pas de tourisme HALLAL et de tourisme HARAM. Une déclaration qui ne peut que surprendre agréablement ceux qui appréhendent un tourisme sans alcool et sans mixité, et déplaire à ceux qui dans les rues et sur les lieux publics, brandissent les drapeaux noirs et blancs et appellent à la lutte contre les mécréants. Mais cette fois-ci, le premier ministre confronté à la réalité, ne peut pas tourner le dos à l’intérêt de la Tunisie, qui malgré les promesses de ceux qui ont exprimé leur soutien à la révolution et à l’équipe gouvernante, n’a encore obtenu ni aide ni appui. Les intentions du premier ministre sont sincères et pour le prouver, des boissons alcoolisées ont été servies à l’ouverture de la conférence, dimanche soir.
Seulement, l’inquiétude des touristes y compris les inconditionnels des belles plages de la Tunisie, ne réside pas uniquement dans l’exercice du pouvoir par le Parti ENNAHDHA mais aussi dans le climat d’insécurité suscité par le danger salafiste dont les partisans ne cessent de multiplier, de jour en jour et de plus en plus, les agressions et les menaces contre la société civile et agissent en toute impunité, au vu et au su des autorités. Pas plus tard que le vendredi passé, l’Imam d’une mosquée à Mahdia, qui vient d’être nommé par le ministère des Affaires religieuses, en remplacement d’un salafiste, victime d’un accident, a été agressé et empêché de rentrer à la mosquée.
Hammadi Jebali a Ă©galement tenu Ă rassurer les touristes de tous bords en affirmant que l’État ne s’opposera pas aux activitĂ©s touristiques courantes et qu’il n’interviendra pas pour leur interdire ou leur imposer certaines attitudes ou comportements. Quant Ă la sĂ©curitĂ© du pays en gĂ©nĂ©ral, Jebali s’est montrĂ© rassurant, sans rien mentionner sur le danger de la montĂ©e de l’islamisme radical. Or, les touristes sont suffisamment informĂ©s par les professionnels et les autoritĂ©s de leur pays sur les destinations de leur choix et n’ont nullement besoin d’un discours pour les conforter. Ils ont plutĂ´t besoin de garanties Ă travers des mesures concrètes et palpables.
Outre la prestation prĂ©citĂ©e du premier ministre, l’actualitĂ© d’hier a Ă©tĂ© dominĂ©e par les commentaires sur le discours de Tarek Dhiab, qui continuent Ă faire couler de l’encre et Ă susciter l’indignation des mĂ©dias, de l’opposition et des membres de l’assemblĂ©e constituante, qu’il a dĂ©nigrĂ©s de manière criante. Dans un article paru sur le quotidien Echourouk, le rĂ©dacteur du papier a Ă©voquĂ© une interview de Tarek Dhiab remontant aux annĂ©es 90, oĂą il appelait Ă ne plus financer les activitĂ©s culturelles qui, selon lui ne servent Ă rien, et Ă consacrer le budget de la culture au sport qui est, d’après lui, le seul secteur capable d’encadrer et d’éduquer les jeunes. Pour Ă©tayer sa thèse rĂ©volutionnaire, il a indiquĂ© lors de la mĂŞme interview, que s’il Ă©tait responsable, il aurait Ă©liminĂ© la culture qui n’est d’aucune utilitĂ© pour la sociĂ©tĂ©.
À midi, sur Shems FM, Sami Taieb, député représentant du PDM, a sévèrement critiqué le ministre des Sports qu’il a taxé d’illettré et d’inexpérimenté.
Quant au conseiller du Président, Adnane Moncer, qui a été interrogé ce soir par la même chaîne de radio, il a dit qu’il n’avait pas écouté les séquences du discours où le ministre tirait à boulets rouges sur l’opposition et soutenait l’utilisation de la force contre les manifestants, considérant que de tels propos ne cadrent pas avec l’esprit de la république et de la démocratie.
Sur le même sujet, le député NAHDHAOUI, Walid BANNANI a été plus explicite en précisant que Tarek Dhiab ne représente que sa personne et ses déclarations n’engagent aucunement le mouvement et ses leaders. Mais d’aucun d’eux n’a osé exprimé son opinion sur la teneur scandaleuse de ce discours inattendu de la part d’un responsable politique qui a raté l’occasion de se faire oublier.

