C’est ce genre d’histoires révoltantes dont on ne veut plus entendre parler, ces histoires qui parlent d’absence de médecins, d’urgentistes, de structures médicales les plus basiques, ces histoires dans lesquels des Tunisiens et des Tunisiennes meurent parce que leur droit le plus essentiel, celui à la santé, n’est pas assuré par leur pays.
Une femme de 35 ans est morte dans la nuit de dimanche 20 au lundi 21 décembre, sur la route qui devait l’emmener à l’hôpital de Djerba pour donner naissance à son 4ème enfant.
Elle est morte parce qu’à Tatouine, où elle aurait du accoucher, il n’y avait pas de gynécologue et que son accouchement présentait des complications. Elle est morte parce qu’à Médenine où elle a été ensuite, l’hôpital a refusé de la prendre en charge pour les mêmes raisons. Elle est morte, parce que dans son état, elle a encore du prendre la route pour Djerba.
Qui doit porter la responsabilité de cette mort ? Les hôpitaux qui ont refusé de la prendre en charge pour ne pas assumer de responsabilités ? les médecins qui ne vont pas à l’intérieur du pays ? le ministère de la santé qui n’agit pas assez rapidement ni efficacement pour que les choses changent ?
Quoi qu’il en soit, les responsabilités doivent être définies et vite, avant qu’on ne meure encore, en 2015, en Tunisie, faute de soins.
Le syndicat régional de la santé dans le gouvernorat de Tataouine a décidé de fermer tous les services d’accouchement à Tataouine à partir de mardi 22 décembre jusqu’à ce que le gouvernement trouve une solution définitive au problème de manque de médecins spécialistes dans la région.
S.B