Dans une interview accordée à quatre radios tunisiennes, le Premier ministre Ali Laarayedh est revenu sur plusieurs points, la sécurité, les élections, le remaniement ministériel, la situation économique, l’affaire Chokri Belaid, etc.
Sur la question sécuritaire à l’instar de ce qui se passe à Jebel Chaâmbi, M. Ali Laarayedh précise que rien de nouveau n’a été enregistré et qu’aucune nouvelle arrestation n’a été effectuée parmi le groupe de terroristes composé de plusieurs nationalités (tunisienne, algérienne, libyenne, etc.)
A propos de cette question du terrorisme dans la région de l’Afrique du Nord, le chef du Gouvernement explique que les conséquences du séisme issu des révolutions arabes sont la guerre contre le terrorisme dans la région de l’Afrique du Nord.
Toutefois, Ali Laarayedh estime que depuis sa prise de fonction en tant que chef du Gouvernement, il y a de cela quatre mois et une semaine, comme il l’a répété à plusieurs reprises, que ses différents ministres ont, jusqu’à présent, bien mené leur mission et s’apprêtent désormais à passer à la vitesse supérieure. Il ajoute, par conséquent, qu’il n’y a aucun programme de remaniement ministériel.
Le Premier ministre est optimiste quant à la tenue des élections présidentielles et législatives à la fin 2013 et accuse les partis, ceux qui ont mal digéré, la victoire des partis composant la Troïka aux dernières élections. «Pour nous démolir, ils sont prêts à mettre à genou la Tunisie», a-t-il déclaré.
Au sujet des nominations d’un nombre «impressionnant» de partisans d’Ennahdha dans des postes clés du secteur public, le Chef du gouvernement n’a pas réfuté les chiffres révélés par Abdelkader Lebbaoui, président de l’Union nationale pour la neutralité de l’administration et des services publics, mais a expliqué que ces nominations ont été effectuées parmi 12.000 personnes sanctionnées du temps de Ben Ali.
Ces chiffres affirment que sur un échantillon de 212 nominations dans les cabinets ministériels, les directions générales, les délégués, les délégations spéciales des municipalités et autres entreprises publiques, plus de 87% sont des partisans d’Ennahdha, du CPR ou d’Ettakatol avec une très grosse majorité de nahdhaouis. Idem pour les Omdas, avec 284 nahdhaouis sur les 408 désignés.
Concernant l’affaire Chokri Belaid, il a tenu à préciser que les investigations se poursuivent avec jusqu’à présent quatre personnes arrêtées. Le ministre rappelle que tous les moyens ont été mis à la disposition de cette enquête, experts et laboratoires. Des échantillons ont même été envoyés à un laboratoire hollandais dont les résultats seront connus très bientôt et aideront à avancer dans l’enquête, selon le Premier ministre.
Sur le plan économique, Ali Laarayedh estime que 80% des projets programmés seront réalisés et que les résultats de ce deuxième trimestre sont meilleurs que le premier trimestre. Malgré les obstacles qui entourent le secteur touristique, le tourisme se porte mieux que l’année dernière. Il s’attend à une nette reprise de l’activité économique en Tunisie une fois que les élections auront lieu et le nouveau gouvernement mis en place. Gouvernement qui travaillera sans contrainte.
En résumé, les réactions à cette interview étaient, comme prévu, négatives et critiques de la part des twittos qui ont trouvé que les réponses du premier ministre sont à côté de la réalité et ennuyeuses. Tout au long de cette interview d’environ une heure trente, Ali Laarayedh s’est déclaré optimiste, content de ses ministres, ne voit pas la fin du terrorisme et globalement la faute revient (sûrement) à l’opposition qui met des bâtons dans les roues de «ministres ô combien compétents». Au passage il a également égratigné le Mouvement Tamarrod qu’il a jugé comme un mouvement «suspect» et «sans avenir».