Dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai 2025, l’Inde et le Pakistan se sont affrontés militairement le long de la frontière contestée du Cachemire, dans leur confrontation la plus grave depuis deux décennies. Au moins 34 personnes ont été tuées en une nuit, dont 26 civils au Pakistan et 8 en Inde, dans une série de frappes aériennes et d’échanges d’artillerie.
Ce nouvel embrasement a été déclenché par l’attaque du 22 avril à Pahalgam, dans le Cachemire indien, où 26 hommes ont été tués. L’Inde a imputé cet attentat à des groupes basés au Pakistan, ce que ce dernier a aussitôt nié. Dans la nuit du 6 au 7 mai, l’armée indienne a bombardé plusieurs sites au Pakistan, affirmant avoir détruit neuf camps terroristes, notamment dans les régions du Cachemire pakistanais et du Pendjab.
Selon l’armée pakistanaise, ces frappes ont fait 26 morts, 46 blessés, et causé des dégâts au barrage hydroélectrique de Neelum-Jhelum. L’armée indienne déplore de son côté 8 morts et 29 blessés à Poonch, village frontalier indien violemment ciblé par les tirs pakistanais.
Trois avions de chasse indiens, dont un Mirage 2000, se sont écrasés dans cette même nuit, sans que les causes ou le sort des pilotes soient précisés. Le Pakistan affirme de son côté avoir abattu cinq avions ennemis, sans fournir de preuves.
Parmi les cibles des frappes indiennes figure une mosquée à Bahawalpur, liée selon les renseignements indiens au groupe Lashkar-e-Taiba (LeT), déjà accusé des attentats de Bombay en 2008 et soupçonné d’être derrière celui du 22 avril.
La riposte indienne a été saluée dans les rues de New Delhi, où des citoyens ont applaudi ce qu’ils considèrent comme une « vengeance » des victimes. En réaction, 200 manifestants pakistanais ont brûlé des drapeaux indiens et des portraits du Premier ministre Narendra Modi à Hyderabad.
Face à cette escalade, la communauté internationale s’alarme : les États-Unis, via leur chef de la diplomatie Marco Rubio, ont appelé les deux pays au dialogue. La Chine et la France ont exhorté à la retenue, tandis que le Comité pakistanais de sécurité nationale s’est réuni d’urgence à Islamabad le mercredi matin.
Sur le plan stratégique, l’Inde a suspendu dès le 23 avril sa participation au traité de l’Indus signé en 1960, qui régule le partage des eaux fluviales. Le 6 mai, Narendra Modi a menacé de bloquer les eaux des fleuves indiens se dirigeant vers le Pakistan, déclarant qu’elles « seront désormais utilisées au service de l’Inde ». Le Pakistan accuse déjà l’Inde d’avoir modifié le débit du fleuve Chenab.