Tricher au bac est puni de 7 ans de prison en Chine, c’est ce que prévoit une loi votée à l’automne dernier pour lutter contre la tricherie endémique lors du «gaokao», l’examen national chinois qui détermine la carrière des candidats.
En Chine, on ne rigole vraiment pas avec le gaokao, l’équivalent de notre bac, en plus important… En effet, les candidats surpris en train de tricher ou accusés d’une telle tromperie peuvent désormais écoper de sept années d’emprisonnement dans les geôles de l’État.
Une loi, votée à l’automne dernier fait ainsi de la tricherie, un crime. C’est pourquoi, mardi 7 juin dernier, le jour du gaokao, les autorités ont ordonné le déploiement de 768 policiers chargés de surveiller les 96 centres d’examens du pays, rapporte le New York Times.
Pourquoi une telle sévérité ? Pour les Chinois, le gaokao est déterminant. En effet, en fonction de leurs résultats, les neuf millions de candidats sont affectés dans de plus ou moins bonnes universités et en Chine, plus qu’ailleurs, le parcours académique est déterminant en termes d’évolution de carrière.
Le diplôme d’une grande université est la porte ouverte vers un métier gratifiant et bien payé, tandis qu’un cursus effectué dans une université mal cotée, en plus de nuire à la réputation de la famille du candidat malheureux, débouche presque toujours sur des professions subalternes.
Un drone pour détecter les fraudeurs
Le gaokao est si important qu’un vrai business de la tricherie s’est même développé, encouragé par des parents déterminés à voir leur progéniture briller. Certaines entreprises sont rémunérées pour transmettre en toute discrétion les bonnes réponses aux candidats le jour fatidique de l’examen.
D’autres familles vont même jusqu’à corrompre des personnalités officielles locales pour pouvoir vérifier les copies avant que celles-ci ne soient corrigées.
Pour lutter contre cette tricherie endémique, certaines provinces ont tenté, ces dernières années, de mettre en place des systèmes pour contrer les fraudes. Certaines sont allées jusqu’à installer des «lecteurs d’empreintes digitales» dans les centres d’examen et interdire les soutiens-gorge à armature en métal, soupçonnés d’être des systèmes de transmission.
L’année dernière, les autorités de la ville de Luoyang ont même utilisé un drone pour détecter les fraudeurs diffusant les réponses par radios interposées.