Plus de cinq cents kilomètres de tunnels interconnectés, hautement sécurisés et approvisionnés en électricité, oxygène, eau et nourriture, c’est une deuxième ville souterraine à Gaza.
Connu sous l’appellation de « Metro de Gaza », le réseau de tunnels construit par les factions de résistance palestinienne, notamment le Hamas, est le pire cauchemar des Israéliens.
Les tunnels de Gaza font référence aux passages souterrains creusés sous la frontière entre la bande de Gaza et Israël, ainsi qu’à ceux qui relient Gaza à l’Égypte, outre les tunnels qui ne dépassent pas les frontières de cette bande.
Ces tunnels ont été largement utilisés pour diverses activités, notamment le transport de biens et de personnes, le contournement des restrictions de mouvement imposées par Israël et l’acheminement d’armes et de matériaux militaires vers Gaza.
Les tunnels ont eu un rôle complexe et controversé dans la région. Du point de vue des Palestiniens de Gaza, ils étaient souvent utilisés pour contourner le blocus économique et humanitaire imposé par Israël.
Cependant, Israël a souvent exprimé des préoccupations en ce qui concerne l’utilisation des tunnels pour l’importation d’armes et de munitions par des groupes militants, y compris le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, d’ailleurs elle a procédé à la destruction de plusieurs kilomètres de tunnels en faisant usage d’armes spéciales.
En effet, le contrôle des tunnels a toujours été un sujet de conflit et de négociations dans la région, et Israël a pris des mesures pour détecter et détruire les tunnels militaires potentiels, considérant cela comme une question de sécurité.
Sans surprise, les informations sur ce labyrinthe sous-terrain sont extrêmement rares, mais voici ce que nous savons.
500 kilomètres
Si au départ, l’objectif initial des tunnels était la contrebande avec l’Égypte à partir des années 2000, aujourd’hui nous évoquons un vaste réseau estimé à 500 kilomètres regroupant des tunnels de défense et d’autres d’attaque.
D’après son porte-parole Abou Obeida, un des objectifs des tunnels est la capture de soldats israéliens pour les échanger contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Les tunnels peuvent s’enfoncer jusqu’à 30 ou 40 mètres sous terre, accessibles par des puits et des entrées pouvant se trouver en zone urbaine sous des immeubles et des édifices publics, souvent au cœur de Gaza.
Les tunnels sont généralement étroits tandis que d’autres sont assez larges pour laisser passer des véhicules. Certains sont pourvus d’électricité et disposent d’un système de communication indépendant de celui de Gaza.
600.000 tonnes de béton
Selon le Wall Street Journal, la construction des tunnels a coûté au Hamas quelque 90 millions de dollars et a nécessité 600.000 tonnes de béton.
Le commerce au noir de ces tunnels générerait, selon la même source, annuellement jusqu’à 700 M$ dans l’économie de Gaza et procurerait de l’emploi à 7000 personnes.
Confortables, ils permettent aux membres du Hamas de s’y abriter pendant de longues périodes. Ces tunnels de Gaza constituent un réseau profond, éclairé et climatisé.
On évoque des galeries où l’on peut passer beaucoup de temps, servant d’abris pour les combattants du Hamas pendant les bombardements. Il s’agit d’espaces où l’on peut se déplacer et se tenir debout.
Risque d’effondrement
Certains de ces tunnels sont très dangereux en raison du caractère clandestin de ces structures qui peuvent s’effondrer à tout moment. Le Hamas a lui-même rapporté 22 décès accidentels en 2017.