Les révélations fracassantes du Wall Street Journal, le 25 février dernier, quant au bond au niveau des importations des pays du Maghreb du pétrole russe ne sont pas passées inaperçues du côté de nos voisins marocains.
Lors d’un point de presse à l’issue du Conseil de gouvernement, le 3 mars dernier, Baitas a indiqué que l’importation du gasoil russe est restée sous la barre de 10% pendant ce mandat gouvernemental et celui précédent, ajoutant que « le volume d’importation s’est stabilisé à 9% en 2020 et à 5% en 2021 pour culminer de nouveau à 9% en 2022 », imputant cela à « la liberté d’importation ».
Depuis le début de l’année, le prix moyen du gasoil, quelle qu’en soit la provenance, « est resté à peu près le même parce qu’il obéit à la loi de l’offre et de la demande », a-t-il expliqué.
Dans le même contexte, le ministre délégué a indiqué que le Maroc n’a pas lésiné sur les efforts en ce qui concerne l’importation du charbon russe, ce qui a permis la maîtrise du coût de production de l’électricité au Royaume.
The Wall Street Journal avait publié, le 25 février, que les importations marocaines de diesel russe, qui s’étaient établies à environ 600.000 barils pour l’ensemble de 2021, ont bondi à 2 millions de barils en janvier 2023.
Le Royaume aurait réceptionné pas moins de 1,2 million de barils supplémentaires en février, selon les données recueillies par The Wall Street Journal.
D’après le même média, la Tunisie, qui n’avait importé presque aucun produit pétrolier russe en 2021, s’est mise à fortement acheter du diesel, du gasoil ou encore de l’essence.
Le pays a acquis 2,8 millions de barils de produits pétroliers russes en janvier 2023 et aurait importé 3,1 millions de barils supplémentaires en février, précise le quotidien.
Contrairement au Maroc, aucun responsable tunisien n’a réagi aux révélations du média américain.
Un silence qui peut être interprété de plusieurs façons. L’une d’elles serait que l’importation du pétrole russe est une décision souveraine à la Tunisie et n’acquiert aucune justification.