L’alerte maximale décrétée dans les bases américaines du Moyen-Orient révèle une fois de plus les contradictions d’une stratégie régionale fondée sur l’intimidation plutôt que sur la négociation. Selon plusieurs sources, dont CBS et Reuters, l’imminence d’une opération israélienne contre l’Iran, anticipée par Washington, illustre parfaitement cette dérive d’une coalition qui privilégie systématiquement la force à la diplomatie.
Cette escalade programmée intervient précisément au moment où des pourparlers nucléaires pourraient reprendre à Oman entre l’émissaire américain Steven Witkoff et le ministre iranien Abbas Araghchi. Coïncidence troublante ou calcul délibéré ? L’analyse iranienne d’une « guerre psychologique » destinée à peser sur les négociations mérite d’être prise au sérieux. Car derrière cette montée des tensions se dessine un schéma récurrent : utiliser la menace militaire israélienne comme levier diplomatique américain.
L’évacuation du personnel diplomatique de Bagdad, annoncée par Trump, confirme que Washington anticipe des représailles contre ses propres installations. Paradoxe d’une politique qui expose délibérément ses citoyens aux conséquences de choix stratégiques discutables. Les 2 500 soldats américains stationnés en Irak deviennent ainsi les otages involontaires d’une stratégie régionale dont ils ne maîtrisent ni les objectifs ni les risques.
L’interconnexion entre le dossier de Gaza et la crise nucléaire iranienne, soulignée lors des échanges entre Le Caire et Washington, révèle l’instrumentalisation cynique des souffrances palestiniennes au service d’une géopolitique plus large. L’Iran, accusé de soutenir le Hamas, devient le bouc émissaire d’un conflit dont les racines dépassent largement son influence régionale.
Cette logique de confrontation permanente hypothèque toute perspective de stabilisation durable au Moyen-Orient et transforme chaque crise en prétexte à une escalade supplémentaire.