Autrefois socle de la sociĂ©tĂ©, le mariage est en chute libre au Maghreb. En seulement dix ans, le nombre d’unions a dĂ©gringolĂ© de 25 Ă 30 % selon les pays, marquant une rupture majeure avec les traditions. Ce phĂ©nomène, loin d’ĂŞtre anodin, rĂ©vèle un profond changement de mentalitĂ© chez les jeunes.
C’est un vĂ©ritable basculement social qui s’opère, avec des consĂ©quences sur l’Ă©conomie, la dĂ©mographie et les politiques publiques. Derrière cette baisse se cachent des raisons Ă la fois Ă©conomiques et culturelles.
Maroc : une baisse de plus d’un quart en 10 ans
Selon les donnĂ©es du ministère de la Justice, le Maroc a vu le nombre de mariages baisser de plus de 25 % entre 2014 et 2024. Les causes sont multiples : allongement des Ă©tudes, difficultĂ©s Ă trouver un emploi, coĂ»t de la vie et du logement, et surtout, l’émancipation des femmes qui redĂ©finissent leurs attentes vis-Ă -vis de l’union.
Algérie : 27 % de mariages en moins
En AlgĂ©rie, l’Office National des Statistiques (ONS) rĂ©vèle une chute de 27 % des unions, passant de 387 000 mariages en 2014 Ă 282 000 en 2023. L’âge moyen pour se marier a grimpĂ©, atteignant 27 ans pour les femmes et 34 ans pour les hommes. Le mariage, longtemps perçu comme une Ă©tape obligatoire, devient un choix personnel, souvent retardĂ© par les contraintes Ă©conomiques.
Tunisie : la baisse la plus forte
La Tunisie enregistre la baisse la plus spectaculaire. Les chiffres de l’Institut National de la Statistique (INS) montrent une diminution de près de 30 %, passant de 110 000 mariages en 2014 Ă seulement 78 500 en 2023. L’âge moyen au mariage frĂ´le les 30 ans, et le nombre de divorces est en forte hausse, signe d’une reconfiguration accĂ©lĂ©rĂ©e des modèles familiaux.
Un phénomène lourd de conséquences
Ce recul du mariage n’est qu’un symptĂ´me. Il s’accompagne d’une baisse de la natalitĂ© et d’un vieillissement de la population dans les trois pays. Les effets se font dĂ©jĂ sentir sur l’Ă©conomie (immobilier, Ă©vĂ©nementiel) et posent des questions cruciales pour l’avenir des sociĂ©tĂ©s maghrĂ©bines.
Comment ces pays, historiquement ancrĂ©s dans la tradition de la famille, s’adapteront-ils Ă une nouvelle gĂ©nĂ©ration qui privilĂ©gie l’autonomie et le choix personnel ?
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