Selon les médias italiens, le secteur oléicole national traverse une crise majeure face à l’arrivée massive d’huile d’olive tunisienne à bas prix. Les importations tunisiennes, vendues à moins de 5 euros le litre, représentent désormais un tiers des importations italiennes lors des deux premiers mois de la saison oléicole.
La région des Pouilles, qui compte 60 millions d’oliviers sur 370 000 hectares et représente 40% de la production du Sud de l’Italie, est particulièrement touchée. Avec une valeur de production d’un milliard d’euros, ce secteur crucial se trouve menacé par une concurrence jugée déloyale par les professionnels.
L’accord entre l’UE et la Tunisie aggrave la situation en autorisant l’importation sans droits de douane de 56 700 tonnes d’huile d’olive par an. Les producteurs italiens, soumis à des normes strictes en matière de pesticides et de droit du travail, ne peuvent rivaliser avec ces prix, les forçant à vendre en dessous de leurs coûts de production.
Pour remédier à cette situation, les deux des principales organisations représentant les intérêts des agriculteurs et des producteurs d’huile d’olive en Italie, Coldiretti et Unaprol proposent deux solutions majeures : la création d’un registre télématique unique au niveau européen sur le modèle italien SIAN pour assurer la traçabilité, et la limitation des importations tunisiennes à la période avril-septembre pour protéger la production nationale.