Les eaux du Golfe d’Oman bruissent d’une nouvelle alliance militaire : Iran, Russie et Chine y ont lancé leurs cinquièmes manœuvres navales communes. Loin d’être un simple exercice de routine, ces opérations traduisent l’échec cuisant de la politique étrangère trumpiste, oscillant entre menaces brutales et négociations boiteuses. Donald Trump, fidèle à son habitude, tente de masquer cette réalité par des déclarations fracassantes, menaçant tour à tour d’une intervention militaire ou d’une reprise des négociations.
Mais qui peut encore croire en sa cohérence stratégique ? En 2018, il a dynamité l’accord sur le nucléaire iranien, isolant ainsi Washington de ses alliés et renforçant Téhéran dans sa posture de défiance. Aujourd’hui, il évoque la nécessité d’un nouvel accord, tout en entretenant un climat de confrontation qui ne laisse aucune place au compromis. Entre la carotte et le bâton, Trump alterne sans stratégie claire, transformant la diplomatie américaine en un théâtre d’improvisation permanente.
Loin de plier sous les sanctions américaines, l’Iran a su rebondir, consolidant ses alliances avec Moscou et Pékin. Ces exercices, observés par une dizaine de pays dont des voisins arabes, illustrent un virage géostratégique alarmant. La Russie et la Chine, autrefois prudentes dans la région, y projettent désormais leur puissance, répondant à l’isolement croissant de l’Iran sous les sanctions américaines.
Pire, le revirement permanent de l’administration Trump — menaces militaires (« deux options : l’attaque ou un deal ») juxtaposées à des appels au dialogue — a sapé toute crédibilité diplomatique. Khamenei le résume avec cynisme : « Les négociations ne visent qu’à imposer de nouvelles exigences. » Résultat : l’Iran, bien qu’encore non nucléarisé, joue désormais les trouble-fêtes régionaux, des drones Houthis dans la mer Rouge aux exercices avec Moscou.
Dans ce chaos, la stratégie de « pression maximale » de Trump se mue en accélérateur de déstabilisation. Tandis que les Houthis menacent de reprendre leurs attaques, les États-Unis multiplient les patrouilles en mer Rouge, alimentant la spirale militariste. Le Moyen-Orient, otage des calculs de puissance, paie le prix d’une diplomatie américaine erratique.
Trump, en croyant isoler Téhéran, a involontairement forgé un axe anti-occidental. Un paradoxe cruel pour un président qui promettait « l’America First », mais dont l’héritage risque d’être un monde où les autocraties dictent leur loi.