Le journal Jewish Insider a publié, par le biais de son correspondant au Congrès américain, des documents révélant que le président américain Donald Trump a annulé une subvention de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Cette subvention soutenait un programme favorisant la coopération scientifique entre Israël et certains pays arabes, dont la Tunisie, un programme connu dans les milieux académiques sous le nom de « diplomatie des sciences ».
Le journal a rapporté des documents provenant de membres du Congrès américain, indiquant que le programme annulé par Trump comprenait plus de 40 subventions actives permettant à des Israéliens et à des Arabes de coopérer dans des domaines tels que l’agriculture et la santé publique. Cependant, ce programme ne pouvait être mis en œuvre sur le terrain qu’avec un accord entre une personne israélienne et une personne de l’un des pays arabes concernés, dont la Tunisie, et son objectif était de promouvoir la normalisation des relations.
Selon des données sur les programmes et les subventions expirées partagée par les lanceurs d’alerte avec la commission des affaires étrangères du Sénat et publiée par Punchbowl News, l’administration Trump a annulé plus de 32 millions de dollars dans le cadre du programme de subventions MERC.
Le programme MERC remonte à 1979, lorsqu’il a été créé par le Congrès pour aider à renforcer les relations israélo-égyptiennes après les accords de Camp David. Le programme a ensuite été étendu pour inclure la Jordanie, le Maroc, la Tunisie, le Liban, la Cisjordanie et Gaza. Il a pour objectif général de « renforcer la recherche scientifique et l’échange, le développement des capacités et la coopération en matière de développement entre Israël et ses voisins régionaux, afin de soutenir les solutions locales aux défis régionaux communs et de promouvoir une paix globale et durable au Moyen-Orient ».
Au moins 58 millions de dollars ont été annulés dans le cadre du Programme de partenariat pour la paix au Moyen-Orient (MEPP) pour des programmes incluant la coopération israélo-palestinienne sur des questions telles que les soins infirmiers, la santé mentale, la technologie, les sports pour les jeunes et d’autres domaines.
Au moins un milliard de dollars d’aide humanitaire et de financement pour le développement en Cisjordanie et à Gaza ont été affectés par la fermeture de l’USAID, ainsi que 380 millions de dollars sous diverses formes d’aide au Liban ; 550 millions de dollars principalement pour l’alimentation, les soins médicaux, l’assainissement et d’autres aides essentielles en Syrie ; 183 millions de dollars pour des programmes au Yémen ; et environ un milliard de dollars pour des programmes incluant l’éducation, la santé et d’autres formes d’aide en Jordanie.
Après une réunion avec Peter Marocco, directeur par intérim de l’USAID, les démocrates du Sénat ont déclaré dans un communiqué commun que Marocco n’avait pas fourni de « mesures réfléchies ou de calendriers » ni montré un intérêt pour les priorités de la sécurité nationale américaine, y compris la santé et la sécurité des Américains, ou démontré des preuves de fraude et de gaspillage.
Les démocrates ont ajouté : « Ce qui se passe sous la direction de M. Marocco n’est pas une réforme, mais une violation de la loi qui rend notre pays moins sûr, touche nos valeurs, crée des opportunités pour nos adversaires et abandonne des partenariats qui durent depuis des décennies ».
Le Programme de coopération régionale au Moyen-Orient (MERC), également connu sous le nom académique de « diplomatie des sciences » visait à promouvoir la coopération en matière de recherche et de développement entre Israël et ses voisins régionaux, sous prétexte de soutenir la réalisation d’une paix durable et globale au Moyen-Orient.
Il est financé dans le cadre de l’aide visant à renforcer la coopération scientifique, le développement technologique et le renforcement des capacités entre Israël et les pays/territoires éligibles du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Les pays concernés incluent : Algérie, Bahreïn, Koweït, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Soudan, Tunisie, Émirats, Cisjordanie et Gaza.
Il visait notamment à soutenir la recherche appliquée contribuant au développement régional, renforcer les capacités scientifiques et technologiques des institutions et des jeunes chercheurs et leaders dans la région, promouvoir la coopération directe entre Israël et les pays de la région, et établir des relations professionnelles solides au-delà de la durée des projets.
Bien que le programme cherche à promouvoir la « coopération régionale », il est en réalité utilisé comme un outil de normalisation des relations avec Israël sous le couvert de la coopération scientifique et de la recherche. D’un point de vue israélien, l’arrêt de l’USAID ralentit en fait le processus de normalisation avec les pays arabes.