Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé lundi 12 juin son soutien à la création d’un organisme de surveillance de l’intelligence artificielle (IA) semblable à l’Agence internationale de l’énergie atomique.
« J’ai l’intention de créer un organe consultatif de haut niveau sur l’intelligence artificielle pour préparer sérieusement les différentes sortes d’initiatives que nous pourrons prendre (…) Je serais favorable à l’idée qu’on puisse avoir (…) une agence qui, je dirais, s’inspire de ce qu’est aujourd’hui l’Agence internationale de l’énergie atomique », a dit Guterres lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York.
Pour sa part, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), estime que cette technologie pose des défis éthiques énormes.
« Comment pouvons-nous nous assurer que les algorithmes n’empiètent pas sur les droits de l’homme fondamentaux – allant de la vie privée à la confidentialité des données en passant par la liberté de choix et la liberté de conscience ? La liberté d’action peut-elle être garantie lorsque nos désirs sont anticipés et guidés ? Comment pouvons-nous nous assurer que les stéréotypes sociaux et culturels ne sont pas reproduits dans les programmations en intelligence artificielle, notamment en ce qui concerne la discrimination fondée sur le genre ? Ces circuits peuvent-ils être reproduits ? Les valeurs peuvent-elles être programmées, et par qui ? Qui porte la responsabilité lorsque les décisions et les actions sont entièrement automatisées ? Comment pouvons-nous être sûrs que personne, où que ce soit dans le monde, n’est privé des bénéfices de ces technologies ? Comment veiller à ce que l’IA soit développée de manière transparente, de sorte que les citoyens du monde, dont la vie est affectée, aient leur mot à dire dans son développement ? » s’est-elle interrogée.