Alors que la communauté internationale multiplie les appels à une désescalade, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a choisi la fuite en avant : l’occupation totale de Gaza. Selon plusieurs médias israéliens, dont Channel 12 et i24NEWS, le gouvernement israélien s’apprête à étendre ses opérations militaires à l’ensemble du territoire palestinien assiégé, y compris dans les zones où sont détenus des otages.
Ce choix d’une brutalité assumée, annoncé à la veille d’une réunion du cabinet de guerre, témoigne d’un exécutif désespérément enfermé dans une logique de force, alors même que la solution politique semble à portée de main.
Un état-major israélien divisé et inquiet
Mais la décision de Netanyahu ne fait pas l’unanimité, y compris au sein de son propre appareil militaire. Selon la radio militaire israélienne, le chef d’état-major, Eyal Zamir, aurait exprimé en privé sa frustration face au “manque de clarté stratégique” du gouvernement. Plusieurs hauts gradés craignent un enlisement dans une guerre d’usure, sans objectif politique défini, et mettant en péril la vie des 20 otages encore en vie.
« Des opérations auront lieu même dans les zones où sont détenus les otages. Si le chef d’état-major n’est pas d’accord, il devra démissionner », a lâché froidement un porte-parole de Netanyahu.
Un front diplomatique en mouvement
Alors que Tel-Aviv menace d’avancer encore plus loin dans sa logique de destruction, une alternative diplomatique prend forme. Mardi 5 août, la France, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Égypte ont rendu publique une déclaration commune appelant à une solution à deux États et à la remise des armes par le Hamas à l’Autorité nationale palestinienne.
Fait notable : malgré son rejet traditionnel de cette option, le Hamas a, selon Reuters, fait savoir par la voix de trois de ses dirigeants qu’il serait prêt à céder le pouvoir à Gaza à un organe de gouvernance “non partisan”, à condition qu’il soit accepté par les Palestiniens eux-mêmes.
Ce glissement politique, certes fragile, montre que des leviers de transition existent – mais sans condition de reddition, ni imposition externe. Pour les pays arabes c’est un appel à renouer avec une diplomatie courageuse, ancrée dans la justice et le droit du peuple palestinien à l’autodétermination.
Gaza, terrain d’expérimentation de la cruauté
Sur le terrain, le bilan humain s’alourdit chaque jour. Lundi encore, au moins 74 Palestiniens ont été tués par les frappes israéliennes, dont 36 personnes en file pour recevoir de l’aide humanitaire. Le système de santé est à genoux, les infrastructures sont détruites, la famine guette des centaines de milliers de civils.
Ce n’est plus une guerre : c’est un effondrement humanitaire organisé, une tentative de dépeuplement forcé, que même certains alliés traditionnels d’Israël commencent à dénoncer à demi-mot.
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