Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue vietnamien Luong Cuong, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a vivement condamné l’offensive en cours à Gaza, qu’il a qualifiée de « guerre de famine et de génocide ».
« Il ne s’agit plus d’une guerre à objectif politique », a-t-il lancé, soulignant que la bande de Gaza subissait désormais une destruction systématique. Al-Sissi a rappelé qu’avant le début du conflit, entre 600 et 700 camions d’aide humanitaire entraient chaque jour dans l’enclave palestinienne, contre zéro aujourd’hui.
Le président égyptien a de nouveau interpellé les grandes puissances, en particulier l’Union européenne et les États-Unis, leur demandant d’assumer leurs responsabilités pour faire cesser une guerre qu’il considère comme une entreprise d’« anéantissement ». « L’Histoire jugera sévèrement ce silence », a-t-il averti.
Face aux accusations pointant l’Égypte comme co-responsable du blocus imposé à Gaza, Al-Sissi a rejeté catégoriquement ces allégations, les qualifiant de « faillite morale ». Il a affirmé que plus de 5 000 camions d’aide étaient actuellement stationnés en territoire égyptien, prêts à entrer dans Gaza, précisant que plus de 70 % de cette aide provenait d’Égypte.
Le chef de l’État a également assuré que son pays était disposé à intensifier ses efforts humanitaires. Il a rappelé que cinq points de passage relient l’Égypte à la bande de Gaza, dont le poste de Rafah, qui selon lui « n’a jamais été fermé du côté égyptien ». Il a toutefois précisé que ce poste avait été « détruit à quatre reprises depuis le début de la guerre » et reconstruit à chaque fois par l’Égypte.
Mais Al-Sissi a insisté : « Le véritable verrou, c’est le contrôle israélien du côté palestinien. C’est un point que le monde doit clairement comprendre. »
Fidèle à sa position historique, l’Égypte, a-t-il conclu, continuera d’être « une porte d’entrée pour l’acheminement de l’aide à Gaza », tout en affirmant avec fermeté : « Nous ne serons jamais une porte de sortie pour la déportation des Palestiniens. »
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