Un nouveau drame humanitaire s’est produit, ce mardi matin, dans le sud de la bande de Gaza. Selon la Défense civile palestinienne, au moins 51 civils ont été tués et plus de 200 blessés dans une attaque israélienne près d’un centre de distribution d’aide humanitaire, dans la ville de Khan Younès.
Des milliers de Palestiniens affamés s’étaient rassemblés tôt dans la matinée pour tenter d’obtenir vivres et produits de première nécessité lorsque les tirs ont éclaté. Mahmoud Bassal, porte-parole des secours civils, a affirmé que des drones israéliens avaient ouvert le feu sur la foule, suivis peu après par plusieurs obus tirés par des chars. « Il y a eu un massacre. Le nombre de martyrs est très élevé. Il y avait des femmes, des enfants, des personnes âgées », a-t-il déclaré à l’AFP. Selon des témoins, des chars sionistes ont tiré au moins deux obus en direction d’une foule de plusieurs milliers de personnes.
L’incident survient alors que le nouveau système de distribution humanitaire, géré par la « Gaza Humanitarian Foundation » (GHF) avec l’appui d’Israël et des États-Unis, connaît des difficultés croissantes. Depuis sa mise en place fin mai, plusieurs bousculades, tirs et violences ont émaillé les points de ravitaillement, provoquant déjà des dizaines de morts.
Alors que l’aide humanitaire est devenue un enjeu central dans le conflit, de nombreux Palestiniens dénoncent des conditions de distribution inhumaines, souvent non sécurisées, et soumises au contrôle militaire.
Les humanitaires s’inquiètent d’une instrumentalisation de l’aide. Plusieurs ONG internationales et agences de l’ONU, écartées du système mis en place par GHF, accusent Israël de politiser l’assistance alimentaire et de compromettre la sécurité des civils.
Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza en octobre 2023, plus de 55 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé du Hamas. La majorité sont des civils, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. Le territoire vit désormais une crise humanitaire sans précédent, avec des pénuries chroniques de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
L’attaque de Khan Younès est la plus meurtrière depuis plusieurs semaines dans le cadre de la distribution d’aide. Elle relance les appels de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, d’un accès humanitaire sans entrave et d’un retour de l’ONU à la coordination de l’aide.