Une enquête a été ouverte à la mairie de Béziers en France, ce mardi 5 mai, suite à la déclaration du maire de la ville, Robert Ménard, qui envisage de ficher les écoliers de la ville en fonction de leur confession religieuse.
François Hollande s’indigne de l’attitude du maire de Béziers
La mairie de Béziers se défend, quant à lui, de n’avoir « jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans des écoles publiques de la ville. » Une enquête a été ouverte et la mairie a été perquisitionnée par le Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ), ce mardi 5 mai.
Selon son évaluation du nombre de musulmans au sein des écoles de Béziers, Robert Ménard estime le chiffre à 64,6% : « Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de le dire, le maire a, classe par classe, les noms des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit mais on le fait. Pardon de le dire, les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence. »
[quote_box_center]Il y a des principes dans la République et, quand ils sont gravement atteints, les tribunaux en sont saisis et des sanctions seront prononcées par les juges compétents. […] Dans un pays comme la France, il ne peut y avoir de fichage d’élèves dans les écoles, en fonction de leurs noms (qui suggérerait) leur religion. C’est contraire à toutes les valeurs de la République, a déclaré François Hollande, président de la République.[/quote_box_center]
Manuel Valls, Premier ministre, s’indigne également des méthodes du maire de Béziers.
Honte au Maire de Béziers. La République ne fait AUCUNE distinction parmi ses enfants. MV
— Manuel Valls (@manuelvalls) 5 Mai 2015
300.000 euros d’amendes et cinq ans de prison
Selon l’article 225-1 du code pénal, « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur apparence physique, de leur patronyme, (…) , de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».
Cette pratique est interdite par la loi, et le non-respect de cette interdiction peut entraîner une peine de cinq ans de prison et de 300.000 euros d’amende, en vertu de l’article 226-1 du code pénal.
Robert Ménard a déjà été entendu pour diverses polémiques. C’est après une publicité vantant l’armement des policiers municipaux, ou encore l’établissement d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, que le maire d’extrême droite de Béziers a présenté son projet d’établir des statistiques ethniques sur le plateau de l’émission TV « Mots Croisés » sur France 2.