Le procès de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye est entré dans une phase décisive.
Ce jeudi 27 mars, le parquet national financier (PNF) a requis une peine de sept ans de prison ferme, assortie d’une amende de 300 000 euros et de cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de l’ancien président français.
Durant trois jours de réquisitions, les magistrats du PNF ont dépeint un système de corruption de grande ampleur, accusant Nicolas Sarkozy d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Selon le procureur Sébastien de La Touanne, l’ancien chef de l’État se serait engagé, dès 2005, dans une quête incessante de financements occultes pour assouvir ses ambitions politiques. L’accusation souligne une « corruption de haute intensité » impliquant également ses proches collaborateurs, dont Claude Guéant et Brice Hortefeux, contre lesquels six et trois ans de prison ont été requis.
Face à ces lourdes réquisitions, Nicolas Sarkozy a réagi avec fermeté. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a dénoncé une accusation infondée et qualifié la peine réclamée d’ »outrancière ». Son avocat, Jean-Michel Darrois, a également exprimé son indignation, dénonçant une instruction à charge et une volonté manifeste de condamner l’ex-président coûte que coûte.
Après dix ans d’enquête et douze semaines d’audience, le procès entre dans sa dernière phase avant le verdict du tribunal. Nicolas Sarkozy, déjà condamné dans d’autres affaires, rejette en bloc les accusations et continue d’affirmer qu’aucun financement libyen n’a été reçu pour sa campagne électorale.