Olfa Hamdi, ancienne PDG de Tunisair, s’impose aujourd’hui comme l’une des figures les plus controversées de la scène publique tunisienne. Ingénieure de formation, propulsée au-devant de l’actualité par une nomination éclair à la tête de la compagnie aérienne nationale en 2021, elle s’est depuis muée en actrice politique atypique. Mais ses récentes sorties interrogent : à quoi joue réellement Olfa Hamdi ?
Son passage à Tunisair avait déjà marqué les esprits par la vitesse de son ascension et la brutalité de son départ, sur fond de bras de fer avec l’UGTT et les autorités de tutelle. Depuis, Olfa Hamdi a multiplié les prises de parole en se présentant comme une alternative crédible au système politique actuel.
Mais elle est récemment passée à un niveau supérieur : elle s’est autoproclamée cheffe du gouvernement, installant symboliquement les bases d’une “Troisième République”, en rupture avec la Constitution et le processus politique piloté par le président Kaïs Saïed.
Une posture de défiance radicale
Dans ses discours, Olfa Hamdi ne se contente plus de critiquer la classe politique traditionnelle. Elle vise désormais directement le président de la République, contre lequel elle formule des accusations graves. Cette posture de défiance frontale, inhabituelle dans le paysage politique actuel, lui vaut à la fois une visibilité médiatique importante et des critiques virulentes.
En s’érigeant en cheffe d’un gouvernement “parallèle” et en appelant à une nouvelle République, Olfa Hamdi joue sur une ligne fine entre provocation et stratégie politique. Ses partisans y voient l’expression d’un courage rare et d’une vision claire pour sortir la Tunisie de l’impasse. Ses détracteurs dénoncent un populisme démesuré, une absence de légitimité et une instrumentalisation des frustrations populaires.
Une équation incertaine
Olfa Hamdi cherche visiblement à capitaliser sur le vide laissé par une opposition fragmentée et affaiblie. En se posant en alternative radicale au président et en revendiquant le lancement d’une Troisième République, elle tente de créer un choc politique. Mais la question demeure : cette démarche relève-t-elle d’un projet structuré ou d’un coup d’éclat destiné à entretenir sa présence médiatique ?
À quoi joue Olfa Hamdi ? À s’imposer comme la voix de l’opposition la plus intransigeante face à Kaïs Saïed ? À préparer une candidature électorale future ? Ou simplement à provoquer pour rester sous les projecteurs ?
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