À l’annonce des résultats du baccalauréat en Tunisie, les réseaux sociaux se sont rapidement enflammés, comme chaque année, avec une vague de félicitations, de statistiques et d’émotions.
Mais cette fois, une série de publications humoristiques a retenu l’attention : des montages photo et de faux bulletins annonçant que des stars du football international, comme Kylian Mbappé, Lamine Yamal …, auraient obtenu leur bac tunisien avec mention. Si le ton est clairement ironique, le contenu a parfois été pris au sérieux par de nombreux internautes.
Ce phénomène, bien qu’anecdotique en apparence, met en lumière un problème plus profond : la difficulté persistante de distinguer le vrai du faux sur les réseaux sociaux. À mesure que les publications satiriques se multiplient, certains usagers – notamment parmi les générations les moins familières avec les codes du numérique – tombent dans le piège de la crédulité. On a vu circuler de véritables messages de félicitations adressés à ces faux bacheliers, preuve que l’humour ne fait pas toujours rire tout le monde, et surtout, n’est pas toujours compris.
La désinformation, même lorsqu’elle emprunte la voie de l’humour ou de la parodie, reste un fléau en Tunisie. En se propageant à travers des contenus viraux, elle contribue à brouiller les repères du public. Car derrière une blague apparemment inoffensive peut se cacher une conséquence bien réelle : la banalisation de la fausse information et la perte de vigilance face à la véracité des contenus partagés.
Ce genre de publications révèle aussi un déficit inquiétant de culture numérique. Beaucoup d’internautes n’ont pas encore acquis les réflexes élémentaires de vérification des sources, de compréhension des formats satiriques ou de reconnaissance des canulars. Le fait que certains prennent pour argent comptant une plaisanterie aussi grossière montre à quel point l’esprit critique numérique reste fragile, surtout chez les utilisateurs moins jeunes qui n’ont pas grandi avec ces codes.