L’AKP (Parti de la justice et du dĂ©veloppement), le parti au pouvoir en Turquie depuis 2002, vient de remporter, il y a quelques instants, les Ă©lections lĂ©gislatives avec 50,4% des voix et d’assurer ainsi un troisième mandat consĂ©cutif.
En Tunisie, on sait que l’AKP est le modèle que veut suivre le parti Ennahdha. Son président, Rached Ghannouchi, a maintes fois exprimé son admiration pour ce modèle turc. Il a même avoué son souhait de prendre exemple sur lui si Ennahdha remportait la majorité lors des prochaines élections tunisiennes.
Oui mais voilĂ , selon un expert du journal Le Monde spĂ©cialisĂ© dans la Turquie, l’AKP n’est pas un parti islamiste comme beaucoup le pensent. En effet, le parti d’Erdogan n’en est pas un vu qu’il tolère la laĂŻcitĂ© et qu’il a toujours renoncĂ© Ă appliquer la charia. Issu en 2001 de la scission du parti de la vertu, qui Ă©tait pour sa part un parti islamiste, l’AKP se qualifie comme un parti dĂ©mocrate et conservateur. Il n’est donc pas un parti islamiste au sens propre, classique. D’ailleurs, l’AKP a adoptĂ© dĂ©s son ascension au pouvoir, le libĂ©ralisme Ă©conomique, ce que les autres partis islamistes turcs refusent. Le correspondant du journal Le Monde prĂ©sente donc l’AKP comme un parti « post-islamiste ».
Depuis 2002, le premier ministre Erdogan a permis à la Turquie d’avoir un taux d’inflation de 3,5%. Les livres scolaires et les soins y sont gratuits. En 2002, le salaire minimum était de 184 livres turques, aujourd’hui il est à 626. La Turquie a dépassé sa crise financière et est désormais stable politiquement.
Ces rĂ©sultats très flatteurs pour Erdogan donnent envie aux partis politiques des autres pays arabes, qui rĂŞvent de le prendre pour modèle. Pour revenir donc Ă Ennahdha, il serait intĂ©ressant de voir si le parti de Ghannouchi compte se prĂ©senter comme un parti « post-islamiste » Ă l’instar de l’AKP qu’il essaye de suivre…