Le quotidien en langue arabe Achourouk, a publié, lundi 6 avril, un article expliquant les raisons qui ont « poussé » le ministre des Affaires étrangères, Taieb Baccouche à « accuser » la Turquie de faciliter le déplacement des terroristes vers la Syrie.
« Nous ne voulons pas que la Turquie aide, directement ou indirectement, le terrorisme en facilitant le déplacement des terroristes, » avait accusé, sans détour, le ministre les autorités turques lors d’une conférence de presse organisée le 2 avril dernier.
Des déclarations qui avaient fait réagir les autorités turques en convoquant, le lendemain, l’ambassadeur de Tunisie en Turquie, Mohamed Salah Tekaya.
Les raisons « livrées » par Achourouk, sont illustrées par un « Visa Application Form », un imprimé de demande de visa où huit cases à remplir sont disponibles pour justifier la demande de visa. L’une d’elles est intitulée « Commit Jihad in Syria » (S’engager pour aller faire le jihad en Syrie).
Nous avons contacté l’ambassade Turquie en Tunisie pour avoir plus de précisions sur cet intitulé, mais il s’avère que les services consulaires turcs n’ont ni attaché de presse, ni bureau de communication, ni personne pour nous renseigner sur ce détail, nous a indiqué la standardiste.
Or, en imprimant un « Visa Application Form » directement du site du ministère des Affaires étrangères turc, il s’avère que l’imprimé ne comporte que sept intitulés et que le fameux « Commit Jihad in Syria » ne s’y trouve pas.
Les raisons qui ont poussé M. Baccouche a accuser les autorités turques restent ainsi obscures.
La frontière entre la Turquie et la Syrie, longue de 800 km, est considérée par les spécialistes comme poreuse.
Aaron Stein, un expert de la Turquie qui travaille au Royal United Services Institute de Londres, explique bien que « le pays a facilité le passage des rebelles entre septembre 2011 et mars 2014, afin de soutenir les combats contre le président syrien Bachar al Assad, mais que les circonstances ont changé au printemps dernier, quand le problème posé par Daech est devenu ingérable ».