Monde arabe | Diplomatie
Alors que la situation sécuritaire et humanitaire s’aggrave de jour en jour en Irak, et que les États-Unis bombardent depuis cinq jour des cibles de l’État islamique, 250 Tunisiens sont toujours présents sur le territoire irakien, nous a indiqué ce mardi 12 août le porte-parole du ministère des Affaires étrangères tunisien, Mokhtar Chaouchi.
« Nous cherchons à les protéger, nous faisons de notre mieux », nous a assuré M. Chaouchi, sans préciser quelles mesures de protection avaient été mises en place, ajoutant que l’évacuation des ressortissants tunisiens en Irak n’était pour l’instant pas à l’ordre du jour. Aucune cellule de crise n’a été mise en place, à l’instar de celle de la Libye.
Diplomates tunisiens rapatriés
Le personnel diplomatique tunisien en Irak, y compris l’ambassadeur, a pourtant été rapatrié au mois de juin dernier, à l’exception d’un fonctionnaire, demeuré à Bagdad pour assurer un minimum de services consulaires. Tunisair a également suspendu ses vols entre Tunis et Erbil (la capitale du Kurdistan irakien) depuis le 20 juin dernier pour des raisons sécuritaires, trois semaines à peine après la mise en service de la ligne.
Les citoyens tunisiens savent se protéger en Irak
Mais le ministère des Affaires étrangères se veut malgré tout rassurant : « Nous ne voulons pas exagérer la situation, a déclaré Mokhtar Chaouchi. La communauté tunisienne en Irak est très intégrée, ils connaissent bien le pays et savent se protéger. Ils se débrouillent très bien. »
« Vous savez, il y a beaucoup de priorités en ce moment, et nous brassons des centaines de dossiers, a finalement reconnu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La situation des Tunisiens en Irak sera réévaluée dans quelques jours. »
Les Yézidis et les chrétiens sont les bienvenus en Tunisie
Par ailleurs, dans son article publié hier sur Al Jazeera, le président de la République, Moncef Marzouki, a déclaré que les Yézidis et les chrétiens coincés dans le Nord de l’Irak étaient les bienvenus en Tunisie.
Depuis quelques mois, la progression fulgurante de l’organisation Daech (appelé également Ei) a conquis un tiers de l’Irak et menace déjà la capitale Bagdad. Leur objectif est de remodeler les frontières du Moyen-Orient en établissant l’Etat islamique. Des centaines d’exactions et de crimes ont été commises par ce groupe classé terroriste par l’Arabie saoudite.
Dans son discours de la semaine dernière, le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé que la guerre contre « ces barbares » risque de durer un certain temps, sans préciser un quelconque calendrier.