Peintre, architecte et épris de lumière, Amara Ghrab est au cœur d’une exposition rétrospective organisée par la Maison des Arts sous l’égide du ministère des Affaires culturelles.
C’est du 15 février au 15 mars que le public aura l’occasion de redécouvrir l’œuvre plastique de l’artiste et architecte Amara Ghrab. Une exposition rétrospective sera en effet accueillie par la Maison des Arts au Belvédère pour saluer la mémoire de cette personnalité culturelle.
Décédé en 2023 à l’âge de 78 ans, Amara Ghrab est bien ce peintre et architecte épris de lumière, une description qui lui va comme un gant de grâce. Cette fascination pour la lumière traverse l’ensemble de l’œuvre d’Amara Ghrab également qualifié par la même plume, celle de son épouse Nadia Ghrab, de « rêveur suspendu entre ciel et terre ».
De fait, les créations de cet artiste sont toujours nimbées d’une délicate aura qui imprégne l’espace de la toile ou sublime les volumes architecturaux. Et c’est cette légèreté à la fois imperceptible et diffuse qu’un livre et une exposition rétrospective essaient de saisir en hommage à un artiste hors-normes.
Car Amara Ghrab savait faire naître des corolles d’émotion avec un simple dessin, une gouache ou un texte inspiré. Ses œuvres sont de la même veine que celles des Gorgi, Turki et Dhahak, dans la même palette que celles des Belkhodja, Sarfati et Farhat. À sa manière éclectique, Amara Ghrab est un artiste de la synthèse à la confluence de deux générations, plusieurs techniques et d’inspirations profondément tunisiennes.
Cette profusion qui naît du désir d’exprimer la beauté d’un réel habillé de lumière s’avère être la première impression qu’on ressent en feuilletant l’album que vient de lui consacrer Nadia Ghrab. Intitulé « Amara Ghrab : Peintre et architecte épris de lumière », cet ouvrage vient de paraître dans une très belle édition réalisée dans les ateliers de Simpact.
Conçu et deployé par Nadia Ghrab, ce livre rassemble de nombreuses œuvres de l’artiste et plusieurs contributions qui aident à cerner l’originalité d’une démarche en effet éprise de lumière. Faouzia Sahli, Hichem Ben Ammar et Amor Ghedamsi signent des contributions qui éclairent plusieurs aspects de l’œuvre de Ghrab. Ils complètent avec leurs textes le fil d’Ariane tissé par Nadia, son épouse, et nous projettent dans cette « aura silencieuse » qui entoure un homme et son œuvre.
Cet album de 150 pages est complété par une grande exposition rétrospective organisée à la Maison des Arts sous l’égide du ministère des Affaires culturelles. Cette juste reconnaissance institutionnelle vient ainsi confirmer et étendre le travail de mémoire initié pa le livre qui vient de paraître.
Intitulée « Lignes en Transe », la rétrospective Amara Ghrab sera visible du 15 février au 15 mars et devrait permettre de se retremper dans la lumière des œuvres de l’artiste. Deux années après sa disparition, cet hommage arrive à un moment-charnière alors que les jeunes artistes redécouvrent la singularité d’Amara Ghrab et l’art de la composition géométrique et flottante à la fois, qui affirme son tour de main.
Rendez-vous samedi 15 février à la Maison des Arts pour un moment de retrouvailles et de recueillement doublé d’une immersion dans une œuvre venue des tréfonds d’une âme en quête de spiritualité et de lumière.