Yvonne Hahn et Alejandro Schwarz ont mis à l’honneur bandonéon et guitare pour une soirée aux couleurs du tango et de l’Argentine.
La soirée » Tango entre mémoire et invention » a tenu toutes ses promesses artistiques et conviviales. Mercredi 9 juillet, la Cité de la culture a accueilli un récital du duo Yvonne Hahn et Alejandro Schwarz à l’occasion de la Fête nationale d’Argentine. Devant une salle comble, les deux artistes ont déroulé un indéniable savoir-faire et aussi une parfaite connaissance de la tradition argentine du tango.
Durant près de 90 minutes, le duo a interprété une quinzaine de pièces de différentes époques et initié le public aux évolutions du tango depuis le début du vingtième siècle.
C’est en jouant d’abord deux compositions d’Angel Villoldo que le duo a introduit les premiers pas du tango en Argentine. Ensuite, plusieurs pièces musicales ont permis de découvrir le tango entre la pampa, le Rio de la Plata et les banlieues de Buenos Aires où ce style musical a trouvé son ancrage.
Plusieurs morceaux mélancoliques et empreints de nostalgie ont permis de saisir cette progression du tango et déboucher sur la troisième partie du récital. Cette dernière sera dédiée à l’essor du tango entre les années trente et quarante, cette époque dorée qui verra naître de nombreux orchestres et des compositions devenues de véritables classiques.
Cette troisième séquence a offert un authentique voyage dans l’univers du tango dans toute sa splendeur. De même, les musiciens ont pris le temps de présenter leurs instruments respectifs, notamment le bandonéon dont les origines sont allemandes et remontent à 1830.
Désormais inséparable du tango, cet instrument a supplanté la clarinette ou la flûte pour s’imposer et marquer durablement ce style musical. C’est ainsi au hasard des migrations, au cœur du melting pot argentin que le bandonéon a commencé son long règne.
La dernière partie du récital s’est développée en deux temps. Les musiciens ont d’abord joué une milonga d’Eduardo Arolas pour permettre au public de mieux ressentir le rythme plus vif de ce genre musical qui d’ailleurs se danse différemment. Ensuite, le choix musical a été complété par une palette de compositions de tango moderne avec Astor Piazzolla et les artistes de sa génération.
En contrepoint, une pièce d’Alejandro Schwarz figurait au programme, une composition aussi subtile qu’une fugue et construite sur des harmonies soulignant le doigté du guitariste et sa complicité avec Yvonne Hahn au bandonéon.
La soirée s’est achevée sur « Adios Nonino », un air très connu composé par l’incontournable Piazzolla. Très applaudis, les musiciens ont rendu une copie parfaite qui conjuguait musique et explications. Un moment très intense que ce concert qui a permis, au grand bonheur de S.E José Maria Arbilla, ambassadeur d’Argentine en Tunisie, de survoler un siècle de tango entre mémoire et invention.