Chaque année, le mois de Ramadan devient un rendez-vous incontournable pour les téléspectateurs tunisiens, qui s’attendent à des émissions de télévision spéciales.
Parmi les genres les plus populaires, les sitcoms occupent une place centrale, avec des productions telles que Sahbek Rajel, qui dépeint l’histoire d’un policier corrompu, et qui suscite de vives discussions sur les valeurs et les enjeux de la société tunisienne. Ces séries ne se contentent pas de divertir, elles interrogent et provoquent des réflexions profondes sur la réalité sociale et politique du pays.
Les sitcoms de Ramadan, souvent humoristiques, sont un miroir de la société tunisienne. Sahbek Rajel, par exemple, se penche sur des thèmes graves comme la corruption, les abus de pouvoir et les dilemmes moraux, mais les traite avec un ton léger et accessible. La série met en lumière des personnages aux prises avec leurs contradictions internes, ce qui permet aux spectateurs de s’identifier et de réfléchir à leurs propres valeurs.
Les audiences tunisiennes sont particulières pendant ce mois sacré, où le jeûne et la prière sont au centre de la vie quotidienne. Toutefois, malgré cet aspect spirituel, les Tunisiens cherchent aussi une forme de catharsis à travers le divertissement.
Les sitcoms offrent une échappatoire tout en explorant des sujets qui préoccupent profondément la population : les injustices sociales, les faiblesses humaines et les travers de certains secteurs de la société, comme la police dans le cas de Sahbek Rajel. La tension entre le désir de divertir et la volonté de soulever des questions sérieuses caractérise ce genre, qui devient un terrain fertile pour les débats sociétaux.
En dépeignant des personnages corrompus ou moralement ambigus, ces séries poussent à une remise en question des normes établies et des institutions. Elles mettent en lumière la manière dont des individus peuvent être victimes du système tout en en faisant partie. Par exemple, le policier de Sahbek Rajel n’est pas simplement un homme corrompu, mais aussi un produit de son environnement.
L’aspect social des sitcoms de Ramadan est d’autant plus marqué qu’elles permettent une réflexion collective sur des sujets tabous. Cela a été le cas avec la série légendaire Choufli Hal, qui, jusqu’à nos jours, parvient à captiver l’attention des nouvelles générations.